24ème édition du festival international du cinéma africain de Khouribga
M’barekHOUSNI
Le festival est en cours actuellement. L’inauguration a eu lieu le 11 mai dernier, et sa clôture est prévue pour le samedi prochain. Cette édition est une affirmation de ce grand événement culturel continental. Notre Afrique y est célébrée, avec son Maroc, comme cela se fait chaque année depuis 1977. Les cinéastes, actrices et acteurs, responsables cinéma, de tout le continent ont toujours trouvé à Khouribga un accueil chaleureux et une considération artistique à la hauteur de leurs talents. Au fil des années, presque tous les grands noms du cinéma ont participé à cet échange enrichissant, où le plaisir cinéphile et les idées innovantes se rencontrent dans un esprit de collaboration et d’enrichissement mutuel.
À titre d’exemple, évoquons le colloque sur l’esthétique auquel cet article est consacré.
Les organisateurs du Festival international du cinéma africain ont eu raison d’adopter, pour cette vingt-quatrième édition après quarante-sept ans d’existence, le slogan : « Une esthétique qui fait face à son époque… ». Cette question est non seulement pertinente mais également actuelle, et il est temps d’en débattre, d’en discuter et d’évaluer la portée de sa réalisation cinématographique et sa vérité comme un acquis. C’est un devoir qui découle de la créativité.
Le principal colloque consacré à l’esthétique du cinéma africain, organisé le matin du deuxième jour du festival, n’était rien de moins qu’une tentative sérieuse de confirmation et d’investigation sur cette question, menée par des spécialistes du domaine.
Les organisateurs du Festival international du cinéma africain ont eu raison d’adopter, pour cette vingt-quatrième édition après quarante-sept ans d’existence, le slogan : « Une esthétique qui fait face à son époque… ». Cette question est non seulement pertinente mais également actuelle, et il est temps d’en débattre, d’en discuter et d’évaluer la portée de sa réalisation cinématographique et sa vérité comme un acquis. C’est un devoir qui découle de la créativité.
Le principal colloque consacré à l’esthétique du cinéma africain, organisé le matin du deuxième jour du festival, n’était rien de moins qu’une tentative sérieuse de confirmation et d’investigation sur cette question, menée par des spécialistes du domaine.
En premier lieu, l’expression même de « cinéma africain » n’a jamais été définitivement établie, que ce soit en tant qu’épithète avérée ou comme ayant une affiliation sûre avec le continent. Elle est encore sujette à débat et est explorée par de nombreux chercheurs. Il est important de reconnaître que l’association d’un genre créatif à un continent n’est pas considérée comme ayant une véritable dimension scientifique. L’Afrique est caractérisée par une diversité infinie de peuples, de langues, de races, de cultures, de géographies, d’étapes historiques et de conflits. En raison de cette diversité, il est impossible de formuler une seule description globale qui engloberait l’ensemble du continent.
Deuxièmement, la production cinématographique sur le continent africain n’a pas encore atteint un volume suffisant pour permettre une étude globale et exhaustive. Malgré les importantes différences dans ce domaine, par exemple entre le nord et le sud du continent, ainsi qu’entre différents pays, il y a peu de cinématographies nationales africaines qui se distinguent par la présence de structures cinématographiques notables et intégrées de production, de réalisation et de distribution. De plus, il existe un faible niveau d’intérêt général pour la pratique culturelle du cinéma dans la société et parmi les masses, ce qui limite encore davantage la quantité de matériel disponible pour une étude approfondie du cinéma africain dans son ensemble.
Ainsi, lorsque nous abordons le concept d’esthétique dans ce contexte, nous faisons référence spécifiquement aux grands films créés par des réalisateurs de renom, et rien d’autre. Ces cinéastes ont démontré une qualité esthétique remarquable, faisant preuve d’une grande force et d’une réelle créativité dans leurs œuvres. Nous parlons ici de l’esthétique cinématographique propre au cinéaste africain créatif, dont les œuvres relèvent du cinéma d’auteur. En effet, le cinéma issu du continent africain émerge directement de son champ géographique, où les étendues renvoient à l’infini, au sublime et aux limites nécessaires, telles une expérience de recherche spirituelle ou identitaire, captées par le regard de cinéastes tels que le Malien Souleymane Cissé, l’auteur du chef-d’œuvre « Yeleen », ou le pionnier sénégalais Sembène Ousmane. C’est là que le patrimoine culturel imaginé est riche et infini, contenant une réserve inépuisable d’histoires enracinées dans le sable, les cascades et les forêts, ainsi que dans les coutumes, les comportements, les croyances et les chants, tout comme dans la peinture, la sculpture et la musique. Cette esthétique se manifeste pleinement dans les films de réalisateurs comme les Burkinabè Gaston Kaboré, Idrissa Ouédraogo et bien d’autres.
L’esthétique dans ce contexte est nécessairement individuelle et propre à des créateurs spécifiques ainsi qu’à des films spécifiques. Dans certains cas, elle peut être abordée dans le cadre d’une réflexion thématique, où la beauté et la grandeur de l’Afrique sont capturées par la créativité des cinéastes. Chaque réalisateur apporte sa propre vision et son interprétation de l’esthétique africaine à travers ses œuvres, reflétant ainsi la diversité et la richesse culturelle du continent.