Marché de l’art: Les artistes  en mal de visibilité

Le marché de l’art au Maroc a connu de nombreuses transformations et mutations ces dernières années. Le secteur fait face, aujourd’hui, à plusieurs défis. Au forum de l’agence marocaine de presse (MAP) organisé, jeudi 2 juin à Rabat, en partenariat avec l’association pensée plastique, un parterre d’acteurs du monde de l’art a jeté la lumière sur le secteur.

Hicham Daoudi, président de la Compagnie marocaine des œuvres et objets d’Art (CMOOA) était l’invité du forum de la MAP jeudi dernier. Il a présenté une image sur le marché de l’art marocain et mondial, précisant que les artistes marocains «n’ont pas beaucoup de visibilité ailleurs».

Lors de son intervention, il a mis l’accent sur certains problèmes auxquels fait face le marché, à savoir l’expertise. «Il y a trop de faux qui fatiguent les gens. Ce problème réside dans l’expertise. Il faut   également que la police judiciaire se charge de ce domaine», a-t-il  fait savoir.

En termes de formation, le secteur est limité. Le Maroc possède une seule école des beaux-arts qui décerne des diplômes reconnus, à savoir celle Tétouan. Dans ce cadre, Daoudi a appelé à l’accompagnement et à la formation de qualité des jeunes en la matière.

Selon lui, il faut donner plus de visibilité aux artistes marocains à l’étranger, en participant aux grandes foires internationales, à la recherche de clients institutionnels. Il faut aussi promouvoir l’information, car au Maroc, il n’y a pas de catalogues bilingues pour faire connaitre les artistes marocains auprès de la clientèle mondiale.

De son côté,  le galeriste et artiste peintre Houcine Talal a rappelé l’importance de la création des salles de ventes qui drainent le public. Le Roi Mohammed VI, a-t-il indiqué, a donné un essor à l’art marocain, ainsi que le soutien accordé aux artistes.

En revanche, le nouveau marchand qui ne sait rien à l’art, a-t-il précisé, constitue l’un des problèmes du secteur. Ce nouveau marchand, poursuit-il, détruit l’art. Il faut, d’après lui, que les mécènes encouragent l’art pour lui donner un côté international.

Quant à Aziz Daki, critique d’art et directeur de galerie, il a souligné l’importance des ventes aux enchères pour promouvoir et aider les artistes. «Il faut aller à la rencontre du client et collectionneur   étranger», a t-il ajouté.  Selon lui, ce qui prime c’est la valeur artistique. Il faudrait en outre mettre en place des pénalités lourdes pour limiter le fléau du faux.

Mohamed Nait Youssef

Top