Les artistes sont des diplomates, l’art étant le miroir de chaque pays. C’est à travers l’art que l’on parvient à construire des liens et à bâtir des ponts solides entre les peuples et les civilisations.
En effet, «l’art au service de la diplomatie» était le thème d’une conférence animée à HEM Rabat jeudi 15 décembre par l’artiste peintre et président de la Fondation Nationale des Musées du Maroc, Mehdi Qotbi. «Il y a réellement aujourd’hui une prise de conscience. La fondation des musées a réussi à organiser une exposition assez importante d’Alberto Giacometti au Maroc. Le 18 avril prochain, le musée accueillera Picasso. C’est un travail de l’équipe de la fondation nationale des musées, mais qui découle de la confiance qui est faite au Maroc», a déclaré Qotbi devant une salle archicomble. Cette confiance n’est pas simplement liée à l’espace, mais elle s’étend aussi aux hommes qui travaillent dans le musée et au Maroc qui jouit d’une certaine sécurité. «Nous disposons aujourd’hui grâce à Sa Majesté le Roi Mohammed VI d’une très grande confiance et d’une très belle image du pays à l’étranger. Notre richesse identitaire pourrait être un vecteur de développement. Dans un monde en pleines mutations, la culture constitue bien entendu un vecteur de croissance et un générateur de richesse», a-t-il déclaré. «Sa Majesté le Roi Mohammed VI a fait de la culture et des arts un levier de développement, leur attribuant ainsi la place qu’ils méritent. Il a par ailleurs exhorté dans plusieurs de ses discours tous les acteurs du monde de la diplomatie à intégrer les nouvelles règles du soft power, donnant ainsi lieu à une vraie diplomatie culturelle, une diplomatie dotée d’une stratégie globale d’influence claire et cohérente que le Royaume consolide au fil des ans», a-t-il ajouté.
Il va sans dire que les actions culturelles du Maroc ailleurs connaissent une dynamique remarquable qui contribue entre autres au rayonnement et à la visibilité de la culture marocaine et à la consolidation de sa diplomatie. Pour Mehdi Qotbi, la culture en général et l’art, en particulier sont une clé entre les mains de ceux qui connaissent le véritable pouvoir.
«L’art est une nécessité plus vitale. Aujourd’hui plus que jamais, il est l’ultime moyen de rapprocher les peuples dans un contexte où le populisme et les extrémismes, de tout bord, s’acharnent à diviser», a-t-il fait savoir. Selon le président de la Fondation Nationale des Musées du Maroc, l’art a le pouvoir de nous détacher de nos certitudes, de nous ouvrir au regard de l’autre, préalable indispensable au dialogue. «L’art renforce l’écoute. Il permet de se prémunir contre l’arrogance de celui qui croit détenir une vérité, sa vérité», a-t-il souligné dans son mot inaugural. Et d’ajouter que pour mieux comprendre le rôle des arts dans toute diplomatie moderne, il faut donner un sens plus large à la diplomatie culturelle.
Mohamed Nait Youssef