Mesure déplacée

Depuis déjà quelque temps, la décision drastique dont fait état les Autorités tricolores, afférente au durcissement de l’octroi des visas, suscite une profonde rancœur au sein de divers milieux de la société marocaine. En fait, nul ne saurait tolérer l’acrimonie de la rétorsion restrictive qui s’abat sur bon nombre des demandeurs de la visite de l’Hexagone, dont l’épreuve est sujette à un réel calvaire. On ne comprendra nullement le fait que ces mesures abruptes écornent pareillement de hauts commis de l’Etat ou encore des opérateurs du monde des affaires dont la «clandestinité» de passage ne s’inscrit guère à l’ordre du jour. Tout en respectant la souveraineté de cet agissement « prohibitif » envers un allié privilégié, dû sans doute, aux représailles des services sécuritaires français, face au déferlement des ressortissants en situation irrégulière, il serait aigrement juste de déplorer cette conduite pour le moins qu’on puisse dire, fort léonine à bien des égards. A vrai dire, le caractère immodéré de la réduction des visas, occasionne de sérieux ébranlements dans l’acheminement naturel des familles, de part et d’autres, profondément tissé dans les dédales de l’histoire des deux nations franco-marocaines. Il est donc irréfléchi et inapproprié de procéder au dérèglement subit de cet édifice ancestral dont les répercussions fâcheuses soulèvent des tollés incommensurables dans la réciprocité des deux peuples. En effet, ce comportement « incongru » des décideurs français, est fortement conçu par de larges franges de la communauté du royaume comme étant une réplique « vindicative », alors que les aléas de l’émigration clandestine contre laquelle les Autorités marocaines déploie de gros efforts, sont toujours traités, comme par le passé  par les Pouvoirs des deux pays, dans la mutualité et la coopération. Il est alors bien évident que cet acte répressif, exprimé de manière unilatérale ne fait qu’affecter manifestement des concitoyens, bien en dehors des échauffourées migratoires au sujet desquelles ils ne sont point responsables et n’encourt qu’à altérer les relations amicales des deux nations. En effet, dresser des cloisons jugées infondées devant la mobilité libre et constante des ressortissants en état irréprochable, pourrait susciter une certaine « misanthropie » acariâtre, eu égard la récente « philanthropie » rapprochée qui reprend forme avec la péninsule ibérique ! Il serait plus sage et mesuré de maintenir ce legs séculaire de proximité et de voisinage dont les racines sont ancrées dans les deux nations et leur communauté réciproque. On ne pourrait donc hypothéquer tout cet échafaudage de longues décades pour des ripostes entachées, à coup sûr de tendances « rancunières », au détriment de la complexité d’un phénomène chronique qui aura nécessité probablement, davantage de minutie, d’imagination et d’entraide. L’amitié c’est avant tout un esprit gagnant-gagnant où l’un se sent égalitaire par rapport à l’autre, comme ne cessait de révéler expressément, une belle citation d’un illustre écrivain français, Honoré de Balzac « Rien ne renforce plus d’amitié que lorsque chacun considère qu’il est supérieur à l’autre ! ».

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