Nabil Benabdallah: «Le FPE se veut un espace fédérateur de la cause de la femme»

Deuxième congrès national du Forum Parité-Egalité

 M’Barek Tafsi

Le deuxième congrès national du Forum Parité-Egalité, organisation parallèle du Parti du Progrès et du Socialisme s’est ouvert vendredi à Bouznika avec la participation de plus de 300 représentantes et représentants des coordinations du forum à travers le pays et en présence de nombreux invités des organisations partisanes, syndicales et de la société civile.

Des militantes et des militants de toutes les régions dont plusieurs élus (es) à différents niveaux (conseils élus locaux, provinciaux, régionaux, chambres professionnelles, chambre des représentants) y participent.

Prenant la parole au cours de la séance d’ouverture, le Secrétaire Général du Parti du Progrès et du Socialisme, Mohammed Nabil Benabdallah a  félicité le bureau exécutif du forum d’autres militants pour l’exploit d’avoir réuni ce congrès dans les conditions actuelles très difficiles aux niveaux national et international.

Le FPE se veut un espace ouvert et fédérateur de toutes les énergies en vue d’intensifier le combat pour une société de progrès, d’égalité et de parité entre l’homme et la femme, de développement, de modernité, de démocratie et de bien-être, a-t-i dit. La tâche  concerne évidemment toutes les forces progressistes et démocratiques du pays, a-t-il expliqué.

L’égalité Homme-Femme marque la ligne de démarcation entre conservateurs et modernistes

Tout en soulignant que la ligne de démarcation entre la société conservatrice arriérée et la société avancée moderne se situe inéluctablement au niveau de l’égalité homme-femme, il a salué la nouvelle génération de jeunes femmes et hommes qui ont rejoint les rangs du Parti et du Forum.

Il a également fait savoir que la situation au niveau international est inquiétante. Après la pandémie du Covid-19 aux répercussions économiques, politiques et sociales fâcheuses, la guerre en Ukraine est venue compliquer davantage la donne.

Et comme par hasard, plus personne ne parle de la pandémie et des mesures restrictives après le déclenchement de la guerre en Ukraine

Partout dans le monde, la pandémie du Covid-19 a eu en effet des répercussions fâcheuses d’ordre économique et social. Quant au politique et tout ce qui a trait à la démocratie et aux droits humains, ils ont été totalement occultés comme l’égalité homme-femme, a-t-il fait observer.

Au niveau national, la hausse des prix et l’état de sécheresse qui frappe le pays ont aggravé davantage la situation des larges couches sociales avec à leur tête les femmes.

Il ne fait pas de doute, a-t-il noté que la guerre en Ukraine aura des conséquences négatives non seulement en Europe, mais également dans le reste du monde dont le Maroc.

C’est pourquoi, le PPS rejette le recours à la guerre pour résoudre les désaccords derrière ce conflit et appelle à un cessez le feu immédiat dans la région, a-t-il dit.

Dans le même temps, le parti fustige les provocations et les menaces graves liées aux contradictions et aux convoitises des différents pôles capitalistes, que ce soit dans leurs dimensions expansionnistes et hégémonistes, ou dans leurs dimensions nationalistes étroites, a-t-il ajouté.

  Il a également indiqué que le PPS salue à ce propos la position marocaine officielle pondérée et équilibrée à l’égard de cette situation délicate.

Le Maroc a besoin a besoin d’un gouvernement fort

Compte tenu de toutes ces considérations, le Maroc a plus que jamais besoin d’un gouvernement politique fort pour le redressement de la situation politique et sociale et la relance de l’économie, a-t-il expliqué, estimant que la promotion d’un tel espace politique requiert du gouvernement de jouer pleinement son rôle et d’exercer ses attributs et ses prérogatives et du parlement de s’acquitter de son devoir et de ses responsabilités avec la participation effective de toutes ses composantes.

Malheureusement, a-t-il dit, le gouvernement actuelle s’active actuellement sans donner l’impression qu’il s’agit d’une situation anormale. Même les médias publics n’accordent pas à la situation l’intérêt qu’elle mérite. L’opinion publique est tenue dans l’ignorance.

Si le Maroc s’est doté d’un nouveau modèle de développement dont le gouvernement a fait sa déclaration sur le plan théorique, rien n’est fait pour donner une suite à cette déclaration gouvernementale.

Le gouvernement est appelé à expliquer ses décisions et à adopter les réformes que requiert la situation exceptionnelle pour faire face aux faillites en série des entreprises et aux effets néfastes sur de nombreux secteurs. Il doit agir pour appuyer les entreprises et arrêter ces faillites.

C’est pourquoi, le PPS appelle le gouvernement à adopter un plan véritable de redressement et de relance sur les plans économique et social pour faire face notamment à la hausse des prix et des cours mondiaux du pétrole ainsi que pour la généralisation de la couverture sociale sans oublier les autres secteurs sociaux (enseignement, santé, etc…).

Encore une fois, le PPS souligne que le gouvernement actuel omet de parler depuis son investiture de l’espace politique, démocratique et des droits de l’homme, comme s’il s’agit d’une équipe de technocrates chargés de gérer les affaires publiques sans souffle  démocratique.

Le PPS ne gardera pas le silence si la démocratie est bafouée

Et le SG du PPS de souligner que le parti ne va pas garder le silence si les droits de l’homme et les libertés individuelles et collectives sont bafoués ou la démocratie est piétinée ou encore si la Constitution de 2011 continue d’être mise en veilleuse, appelant les partis politiques, les syndicats et toutes les forces démocratiques et progressistes à œuvrer de concert pour faire face à cette situation inquiétante.

La lutte pour les droits de la femme et les libertés individuelles et collectives doit en effet être menée de concert par toutes les forces concernées pour donner un souffle démocratique nouveau à la vie politique du pays, auquel le PPS appelle depuis son 10ème congrès national.

L’on aspire à ce que l’actuel congrès du FPE soit une étape au terme de laquelle toutes les forces du mouvement féministe unissent leurs forces avec le mouvement social et citoyen à l’instar de l’initiative de la coalition « Al Mounassafa Daba » à laquelle le PPS a adhéré sans condition.

Il est également nécessaire de poursuivre la lutte en dépit du fait que beaucoup de réalisations ont été accomplies en matière des droits de l’homme, a-t-il encore dit, rappelant que la Constitution de 2011 n’est pas mise en œuvre, à part certaines exceptions.

Tout en réitérant son soutien à cette initiative de la coalition « Al Mounassfa Daba », le PPS appelle de ses vœux à la conjugaison des efforts de toutes les forces démocratiques pour réaliser de nouveaux acquis concernant notamment la révision du code de la famille, l’interdiction du mariage précoce des mineures et de la polygamie (sans exception aucune) et débattre de la question de l’héritage, a-t-il dit.

S’agit-il effectivement d’un gouvernement homogène et moderniste ?

Si on est effectivement devant un gouvernement homogène et soudé, qui diffère totalement de son précédent, comme il le prétend, il doit le démontrer en administrant la preuve de son souffle moderniste, démocratique et progressiste à travers la consécration des droits économiques et sociaux des femmes et l’adoption des lois relatives notamment à l’égalité dans les salaires ainsi que dans les postes de travail publics et privés.

Plus personne n’en parle après l’investiture du gouvernement car le recul constaté touche de nombreux secteurs y compris la liberté d’expression, a-t-il expliqué, soulignant la nécessité de réaliser une fois pour toutes la révision qui s’impose du code pénal dans le but d’élargir les libertés individuelles et collectives et du code de l’état civil.

Et Benabdellah de souligner l’urgence de réaliser de telles réformes, car plus les droits des femmes dont celui de l’égalité homme-femme sont respectés plus la société progresse et le pays se développe.

Il est également impératif de ratifier les conventions internationales relatives aux droits de la femme et de les appliquer, a-t-il ajouté, appelant le congrès à doter le FPE des instruments nécessaires dont il a besoin pour intensifier la lutte au profit de la femme et contribuer à insuffler un souffle démocratique nouveau dont le pays a besoin pour aller de l’avant avec la participation du PPS et de toutes les forces de l’opposition et de la majorité. Il y va de l’intérêt du pays et du peuple.   

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