Nabil Benabdallah : « Le PPS ne sacrifiera jamais son identité de gauche »

Rencontre-débat à Sidi-Bernoussi

« Dans la perspective des préparatifs du XIe Congrès national, nous avons décidé d’entamer un processus de réflexion en vue de procéder à une refondation parfonde des approches et méthodes de fonctionnement de notre Parti », a souligné Mohamed Nabil Benabdallah, Secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), dimanche 27 mars, lors d’une rencontre organisée par la section provinciale de Sidi-Bernoussi. 

Leadership collectif

Le leader du Parti du Livre a ainsi invité les militantes et militants à se livrer un exercice de réflexion permettant de s’affranchir des obstacles afin de mettre en place des mécanismes efficaces et efficients, capables de promouvoir davantage la pratique démocratique interne.

Le but escompté, consiste également à créer une dynamique partisane visant à renforcer l’interaction entre les initiatives du PPS et l’opinion publique, a-t-il insisté. Evidement, l’amélioration des outils organisationnels ne signifie nullement  un renoncement  à l’identité du Parti et son orientation socialiste, loin s’en faut, a-t-il martelé.  Comme quoi, le PPS ne sacrifiera jamais son identité de gauche et son autonomie de décision, a-t-il précisé. Ceci étant, le prochain Congrès national sera une étape cruciale, qui vise, outre le développement organisationnel, l’émergence d’un leadership collectif au service du peuple et de la nation et la défense des principes de la justice sociale, l’équité  et le renforcement de la démocratie, a-t-il déclaré.

Le conférencier a ainsi loué les efforts déployés par la section locale et à leur tête, le camarade Abdelilah Jouha, président de l’arrondissement de Sidi Bernoussi. Une section qui s’est distinguée par son intelligence et sa capacité à interagir positivement  avec les milieux populaires, a-t-il poursuivi.

Abondant dans le même ordre d’idées, Nabil Benabdallah  n’a pas manqué l’occasion de soulever les problèmes auxquels est confrontée la métropole, notamment les retards enregistrés en matière de la réalisation de plusieurs travaux.  Ce qui a eu des répercussions négatives sur le vécu quotidien des Casablancais. C’est ainsi qu’il a appelé le Conseil de la ville à assumer ses responsabilités tout en mettant l’accent sur le fait qu’il est tout à fait déraisonnable que des citoyens vivent encore dans les bidonvilles ou dans des logements insalubres en 2002.

Tout en s’interrogeant sur le sort de l’argent, le leader du PPS a fait savoir qu’il a mobilisé des millions de DH à l’époque où il était ministre de l’Habitat afin d’améliorer les conditions de la population locale.

Parer une telle situation, requiert plus d’efforts de la part des élus du Conseil de la ville, censés accélérer la cadence de leur travail, via  la mise en œuvre des projets déjà programmés tout en  donnant la priorité aux couches sociales défavorisées et groupes marginaux.

Pratiques malsaines

S’agissant du ralliement du parti à l’opposition, l’intervenant a été on ne peut plus clair, en affirmant que le PPS a fait son choix au moment où les conditions de réformes n’étaient plus réunies, d’autant plus que le climat des élections précédentes a été ponctué par une utilisation massive de l’argent, ce qui a plus ou moins gâché la compétition loyale entre les partis politiques, a-t-il laissé entendre.

D’ailleurs, a-t-il expliqué, le nombre des voix exprimées n’a pas dépassé 8 millions sur 26 millions d’électeurs inscrits sur la liste électorale. Un tel constat n’est que le résultat logique de pratiques malsaines qui ont décrédibilisé l’action politique, tout en appelant les militantes et militants du Parti à faire montre de conduite exemplaire afin de réhabiliter l’action politique et  inciter les citoyens à intégrer les partis politiques comme le dispose la loi suprême du pays, qui a fait des institutions élues un pilier de la démocratie.  

 En évoquant la situation dans notre pays, le dirigeant du PPS, a rappelé dans ce sens les difficultés auxquelles est confronté le pouvoir exécutif, qui sont liées à des facteurs exogènes, notamment les effets négatifs de la pandémie et le conflit russo-ukrainien qui ont entrainé une hausse des prix et ont  affecté par conséquent le pouvoir d’achat des citoyens.

 Toutefois, cela ne dispense point le gouvernement de ses responsabilités, a-t-il déclaré avec insistance tout en le mettant en garde contre toute conduite de mépris à l’égard de cette situation, qui pourrait avoir des effets pervers.

Il va sans dire, a-t-il insisté, que le Maroc a besoin aujourd’hui d’une classe politique dotée du sens de la communication et qui  doit être omniprésente dans le champ médiatique afin d’expliquer les tenants et les aboutissants des problématiques préoccupant les citoyens.

Le sort des promesses ?

Nabil Benabdallah a estimé que les mesures prises  par le gouvernement pendant la période pandémique au profit des entreprises, telles Damane oxygène, le  rééchelonnement de dettes, ou encore le soutien exceptionnel destiné  aux propriétaires de transports (taxi, bus….) , restent  insuffisantes, et posent problème comme c’est le cas de la subvention accordée aux taxis, en se demandent qui en bénéficiera, est-ce le propriétaire du taxi, ou celui de l’agrément  ou le chauffeur ?

Concernant la hausse continue des prix du carburant, Nabil Benabdallah a indiqué  qu’il est aberrant que trois opérateurs de distributions s’activant dans le secteur ont réalisé un superprofit s’élevant à pus de 38MMDH, alors que  l’Etat a été dans l’obligation de contracter des dettes supplémentaires. Cela suscite des interrogations sur le principe de solidarité qui devrait primer dans ces jours difficiles, a-t-il noté en substance.

Et ce n’est pas tout, étant donné que le chef de file du PPS a  appelé les décideurs d’œuvrer pour la reprises des activités de la raffinerie nationale du pétrole (SAMIR) et l’exploitation de ses capacités de stockage afin d’assurer l’autonomie pétrolière, ce qui permettra de maîtriser les prix des hydrocarbures.

C’est ainsi qu’il s’est interrogé sur le sort des promesses scandées haut et fort lors de la campagne électorale indiquant dans ce sens que le slogan de l’Etat social tant  brandi par le gouvernement actuel est synonyme de décisions sociales. Des décisions qui requièrent l’réorientation de l’économie nationale, la préservation de l’école publique et se tenir aux côtés des catégories vulnérables, entre autres.

K .D

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