Des partis politiques dont le PPS s’impliquent fortement dans la recherche d’une sortie de crise

Cinq partis politiques dont le Parti du Progrès et du Socialisme se sont impliqués dans une louable initiative de recherche d’une sortie de crise à Al Hoceima où les manifestations se poursuivent depuis la mort du poissonnier Mohcine Fikri en octobre dernier et ce, malgré le déploiement d’un important dispositif sécuritaire et l’arrestation de 120 personnes.

Les cinq partis politiques concernés à savoir : le PPS, le Parti de la Justice et du développement, l’Union Socialiste des Forces Populaires, le Parti de l’Istiqlal, le Parti des Nouveaux Démocrates, ainsi que les syndicats de l’Union Nationale du Travail et de l’Union Générale des Travailleurs du Maroc, ont pris cette initiative locale d’engager des pourparlers avec les manifestants et de jouer le rôle de médiateur entre le Hirak et les autorités dans le but de mettre fin à la tension que connait la région, apprend-on de source partisane.

Les partis politiques concernés et les syndicats précités ont lancé diverses formes de contacts et de négociations entre les parties pour parvenir à une sortie de crise tout en appelant à des rencontres entre les représentants du Hirak et les représentants des autorités publiques, comme ce fut le cas lors d’une récente rencontre entre ces organisations et le Wali de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Mohamed Yacoubi, au cours de laquelle ils ont exposé les objectifs de cette initiative et les conditions de sa réussite.

Parmi les conditions proposées par ces organisations politiques et syndicales figure en premier la libération de toutes les personnes arrêtées comme le réclament les manifestants qui refusent tout dialogue tant que les dirigeants du Hirak sont en prison, précise-ton de source partisane.

Pour les participants à la réunion, l’approche sécuritaire dans le traitement des manifestations n’a pas permis d’avancer vers des solutions appropriées aux problèmes soulevés. Au contraire elle est peut-être en train d’aggraver une situation, qui ne cesse de se détériorer, en dépit des projets de développement, annoncés, réalisés ou en cours de l’être, en plus des engagements pris par le gouvernement de redoubler d’efforts pour un développement inclusif et global de la région dans le cadre du mégaprojet «Al Hoceima Manarat Al Moutawassit» d’une valeur de 10 milliards de Dirhams, destiné surtout à la promotion de la justice sociale et spatiale.

Les organisations politiques et syndicales membres de cette initiative ont recommandé pour ce faire la cessation des arrestations et la libération des personnes interpellées, à l’issue de ces manifestations qui se poursuivent sans répit depuis bientôt huit mois, précise-t-on de même source. De telles mesures d’apaisement sont susceptibles de créer des conditions propices au dialogue dans le but de dissiper les tensions et les malentendus et de rétablir la confiance entre les habitants et les autorités à tous les niveaux, condition indispensable pour le succès des efforts visant à calmer les esprits et à poursuivre la réalisation des projets de développement de la région, estiment les membres de cette initiative.

Contacté jeudi par Al Bayane, Abdeladim Ouhelli, conseiller communal à BniBouayache et responsable au Secrétariat provincial du PPS à Al Hoceima a indiqué que les représentants locaux des cinq partis politiques et des deux syndicats membres de cette initiative ont tenu une réunion dans la nuit de mercredi 21 à jeudi 22 juin, au terme de laquelle ils ont convenu d’organiser incessamment une table ronde pour discuter de l’évolution de la situation et des solutions probables aux problèmes posés.

Il a fait savoir que les représentants des organisations politiques et syndicales précitées auxquelles s’est adjoint le parti d’Al Ahd Addimoucrati s’activent lors de leurs rencontres pour dégager une vision commune claire pour parvenir à une solution de la crise.

Il a toutefois souligné que la réussite de toute médiation avec les manifestants est tributaire de la libération des détenus, en particulier des dirigeants du Hirak avec lesquelles il est possible de dialoguer. Il a également rappelé la nécessité de revoir l’approche sécuritaire qui n’a fait qu’exacerber la situation en semant la peur parmi les habitants.

Les membres de cette initiative ont invité à cette table ronde plusieurs organisations politiques et syndicales et des représentants de la société civile, à l’exception toutefois d’un seul parti politique, qui constitue, selon les manifestants, une partie du problème et non de la solution.

Les membres de cette initiative locale nourrissent l’espoir de contribuer au dénouement du problème, d’autant plus qu’ils entretiennent des relations de respect avec les dirigeants du Hirak, lesquels refusent d’avoir affaire non pas à tous les partis politiques mais surtout à un seul parti qu’il qualifie de «cimentier» d’Al Hoceima», et qui a ouvert partout des «boutiques politiques», qui n’inspirent la confiance de personne.

A la différence des autres régions du pays, le nord du pays vit désormais sous le règne du parti unique, qui refuse la participation des autres partis politiques dans la gestion des affaires et qui recourt à tous les moyens pour les écarter et étendre son emprise à l’ensemble de la région, a-t-il ajouté, soulignant que les manifestants expriment dans leurs slogans leur refus catégorique de dialoguer avec ce parti, dont les initiatives et interventions ne sont pas les bienvenues à Al Hoceima.

Pour le moment, la libération des détenus est la principale revendication des manifestants qui réclament en parallèle la satisfaction de leurs droits économiques, sociaux et culturels et davantage de justice sociale, mais également des revendications à connotation identitaire dans le cadre de l’unité nationale et du respect des constantes de la nation, loin de toute velléité séparatiste.

La marginalisation de la région a créé et alimenté un véritable sentiment d’exclusion et d’injustice chez les habitants, connus par leur fierté d’appartenance à leurs régions et culture rifaines.

Pour le PPS, dont le Bureau politique a fait de la situation à Al Hoceima la principale préoccupation de ses dernières réunions, la situation ne peut être dénouée qu’à travers le dialogue constructif, lequel ne peut avoir lieu que dans un climat de sérénité et de calme.

Lors de sa dernière réunion du lundi 19 juin 2017, le Bureau politique du PPS est, en effet, revenu en détail sur la situation, à la lumière de la poursuite du mouvement protestataire revendicatif à Al Hoceima, tout en réaffirmant l’engagement du parti d’appuyer un traitement efficient et responsable des revendications justes, réalistes et légitimes des habitants aussi bien à Al Hoceima qu’ailleurs dans le pays.

Il est revenu aussi sur les conclusions des rencontres fructueuses de la délégation de la direction nationale du parti à Al Hoceima, comme il s’est félicité des actions et initiatives positives, dans lesquelles les militants du parti au niveau de la province d’Al Hoceima et des autres provinces de la région se sont impliqués aux côtés de diverses autres organisations partisanes et syndicales. Il appelle à ce propos toutes les parties de la crise à déployer davantage d’efforts pour assurer toutes les conditions de réussite d’un dialogue fructueux susceptible de déboucher sur un apaisement global de la situation.

En sus des dispositions urgentes devant être prises pour la satisfaction des revendications économiques et sociales légitimes, le Bureau politique a souligné de nouveau la nécessité de procéder à une action sérieuse pour le renforcement du modèle national de développement et de démocratie avec un souffle novateur, qui permette au pays de poursuivre sa marche réformiste, de procéder à la consolidation du front intérieur et de renforcer la cohésion nationale dans le cadre de la quiétude et de la stabilité.

M’BarekTafsi

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