«Enfin !» ont crié, d’une seule voix, les néerlandais en apprenant, lundi dernier, que le VVD, parti de Centre Droit du Premier ministre Mark Rutte, le D66 (Centre gauche), l’Appel chrétien-démocrate (CDA, Centre droit) et l’Union chrétienne (CU, conservateurs) sont parvenus à conclure un accord pour former une nouvelle coalition gouvernementale qui, en étant dirigée par l’actuel Premier ministre, permettra, à ce dernier, d’effectuer un quatrième mandat.
Cet accord est venu clore les 271 jours de négociations qui avaient débuté après les élections législatives de la mi-Mars alors que bien qu’ayant présenté sa « démission » après l’éclatement, en Janvier dernier, d’un scandale lié aux allocations familiales où il était visé, le Premier ministre n’avait pas été désavoué par les électeurs aux législatives de Mars puisque son parti, le VVD, les avait remportées haut la main en dépit de la motion de défiance à laquelle il avait dû faire face.
Pour rappel, durant l’année 2021, les Pays-Bas ont été secoués par de violentes émeutes du fait notamment de l’impopularité des mesures sanitaires – dont ce couvre-feu de 17h à 5h – prises par le gouvernement pour enrayer la propagation du Covid-19 alors que, dans un pays qui compte 17 millions d’habitants, il a contaminé plus de 2,7 millions d’entre elles et ôté la vie à plus de 19.700 personnes.
Parmi les annonces politiques attendues par la population, figurent notamment une extension de la garde d’enfants gratuite, la lutte contre l’insuffisance en logements et contre le changement climatique par la mise en place d’une politique beaucoup plus ambitieuse que celle de l’UE en termes de réduction d’émissions de CO2, la recherche sur l’énergie nucléaire avec la construction de nouvelles centrales nucléaires, l’élimination de la pollution par l’azote en rachetant et en fermant les exploitations agricoles qui génèrent cette pollution, l’augmentation du salaire minimum avec une plus grande protection des contrats de travail à durée déterminée et, enfin, la lutte contre la pénurie de main-d’œuvre par le biais de l’immigration.
Pour ce qui est, enfin, de la composition de la nouvelle coalition gouvernementale, certains médias évoquent la reconduction de Sigrid Kaag, la dirigeante du D66, au ministère des Affaires étrangères dont elle avait démissionné en Août dernier après avoir été sévèrement critiquée pour sa gestion chaotique de l’évacuation d’Afghanistan et pour son incapacité à percevoir les signes avant-coureurs d’une prise de contrôle du pays par les Talibans.
En revanche, l’actuel ministre de la santé, Hugo de Jonge, qui reste le visage public de la lutte «défaillante » des Pays-Bas contre le Covid-19, semblerait n’avoir aucune chance d’être maintenu à son poste et avoir effectué, mardi dernier, son dernier point de presse aux côté de Mark Rutte.
Ce qui est certain, tout de même, c’est que les néerlandais qui sont, actuellement, confrontés à cette nouvelle vague épidémique qui a obligé les autorités à prendre, depuis le 19 décembre, d’impopulaires mesures de restriction – dont un confinement renforcé qui s’étalera au moins jusqu’au 14 Janvier 2022 – vont devoir attendre la nouvelle année pour prendre connaissance de la répartition exacte des portefeuilles ministériels.
Enfin, avec ce quatrième mandat, Mark Rutte, Premier ministre depuis Octobre 2010, se rapprochera de la longévité gouvernementale du hongrois Viktor Orban au pouvoir depuis Mai 2010 mais restera encore bien en deçà de celle de la chancelière allemande Angela Merkel qui a passé 16 années à la tête de l’Allemagne.
La nouvelle coalition gouvernementale dirigée par Mark Rutte et appelée à prendre les rênes du pays, dans les prochains jours, va-t-elle être en mesure de répondre pleinement aux attentes de la population ? Attendons pour voir…
Nabil El Bousaadi
