PLF 2014 : les grands défis du gouvernement

réglementaires. Le PLF doit être fin prêt 70 jours avant la fin de l’année, faut-il le rappeler.
Le débat ne risque pas de s’éterniser, étant entendu que la scène politique marocaine a complètement changé avec le retour aux affaires du RNI, principal locomotive de l’opposition, après le départ de l’Istiqlal. De plus, le patronat ne semble guère inquiété par les projections de l’actuel PLF 2014.
Il est plus important, aux yeux des partenaires sociaux, de faire aboutir ce PLF dans les délais prescrits pour éviter les dérapages vécus l’année de l’arrivée au pouvoir du PJD. Si, au plan économique, le Maroc connait une aggravation des déficits jumeaux, le gouvernement Benkirane II demeure toutefois optimiste et prévoit un taux de croissance du PIB de 4,5%.
Rien n’empêche, en effet, d’envier les performances d’antan. Encore faut-il que la machine redémarre et que la générosité du ciel soit au rendez-vous, comme cela était le cas l’année dernière, avec une campagne agricole record. Rien n’est moins sûr. En tous cas, en matière de chiffres de croissance, chacun y va, selon ses calculs et  ses prévisions. Le HCP reste très conservateur et prévoit, dans sa note «exploratoire» un taux de croissance au-dessous de 3%. De son côté, le CMC (Centre marocain de conjoncture) table sur une croissance de 3,7%. Les effets du ralentissement de la croissance dans la zone euro ne manqueront pas d’affecter l’économie nationale. Si l’on en croit les conjoncturistes de chez nous, il serait illusoire de lorgner le dynamisme d’il y a quelques années.
La marge de manœuvre du gouvernement serait très étroite, selon les connaisseurs, particulièrement en ce qui concerne la création de l’emploi et la réduction des déficits publics. Autrement dit, avec un taux de croissance très modeste (aux alentours de 4%), couplé à un renchérissement prévisible des matières premières, et une faible demande adressée au Maroc, le scénario d’un serrage de ceinture au nom du fameux équilibre budgétaire (et surtout de la réduction de la dépense publique), n’est pas écarté. Même si le gouvernement compte plus sur les investissements publics pour assurer le dynamisme économique, tous les chiffres avancés, par les uns et par les autres, mettent «le moral dans les chaussettes». Avantager un secteur au détriment d’un autre, sans synchronisation et sans cohérence d’ensemble, ne peut, en effet, que déprimer l’activité.
Pour l’année 2014, il est difficile de faire des prévisions roses. La conjoncture internationale étant encore en convalescence, la croissance lente et molle serait la règle pour tous. Il va falloir s’y mettre de toutes les façons.

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