Sinon comment peut-on, en effet, imaginer un hôpital provincial sans scanner, où les rares appareils d’échographie et de radiographie dont il dispose tombent souvent en panne ? C’est ce qui explique sans doute aucun, affirme des sources médicales averties, la stagnation des bilans biologiques.
La gestion des ressources humaines de tout hôpital public constitue incontestablement l’un de ses axes forts d’évolution. Par conséquent, leur optimisation doit être au centre des préoccupations des responsables. A défaut d’une bonne gouvernance des ressources humaines, l’hôpital Mohammed V se trouve aujourd’hui souvent saturé de patients. Il gère des milliers de consultations par an dont plus de 20 % des malades arrivent par le service des urgences. Le manque du personnel paramédical et médical se pose avec acuité. Les infirmiers et les médecins manquent presque dans tous les services, ce qui favorise le recours à certains mauvais réflexes… et l’orientation des malades vers certaines cliniques privées de la ville…
Chiffres à l’appuie, certaines spécialités se trouvent débordées avec uniquement 02 pédiatres, 01 néphrologue… et des risques de fautes médicales graves. Le cas de ce qui vient d’ailleurs de se produire dernièrement au service de gynécologie obstétrique dudit hôpital qui compte quelque 03 gynécos et 03 réanimateurs pour des dizaines de consultations par jour allant de 04 à 06 opérations chirurgicales les jours de permanences, se passe de commentaire.
Paradoxalement, on remarque un excès dans d’autres spécialités dont le besoin en matière de santé publique est limité. A titre d’exemple l’existence de 04 dermatologues alors que dans certains d’autres grands hôpitaux provinciaux du royaume, comme Marrakech, Agadir, Safi, etc., on n’en retrouve qu’un seul par hôpital. Il s’agit là d’un exemple édifiant de dilapidation de l’argent public et d’un excès auquel la direction des ressources humaines de l’hôpital Mohammed V d’El Jadida se doit de remédier. C’est l’occasion pour un bon gestionnaire de réduire le nombre de médecins opérant dans la dermatologie où il ne faut pas plus de deux pour pallier au manque vital très ressenti en particulier dans les spécialités de pédiatrie et surtout de gynécologie et de réanimation où il faut au moins six médecins spécialisés….
Espérant une meilleure gouvernance des ressources humaines de cet hôpital pour développer une gestion plus rationnelle, moderne, davantage qualitative, et surtout individuelle du personnel, car tout l’espoir de la population Doukkalie est porté aujourd’hui sur le nouvel hôpital provincial en cours de réalisation, qui sera doté de moyens techniques modernes et de gestion des ressources humaines dignes du rang économique d’une grande région comme les Doukkala.