Pour une réforme progressiste, moderniste et juste

Journée internationale des droits des femmes

Karim Ben Amar

La Journée internationale des droits des femmes coïncide cette année avec le projet Royal de réforme du code de la famille. La mise à jour de la Moudawana de 2004 a pour but de reconnaître plus de droits à la femme marocaine. L’Instance chargée de la révision du Code de la famille a tenu jusqu’à présent plus d’une centaine de séances d’audition, incluant différents acteurs concernés, d’après le procureur général du Roi près la Cour de cassation, président du Ministère public, et membre de l’Instance, El Hassan Daki.

Ces séances d’audition s’inscrivent dans le cadre de la stratégie participative adoptée par l’Instance avec les différents acteurs concernés, notamment les partis politiques, les centrales syndicales, les associations et les établissements publiques, ainsi qu’avec toute partie intéressée par l’examen, l’analyse et la discussion du Code de la famille, selon El Hassan Daki dans une déclaration à la presse en marge des séances d’audition tenues avec l’Instance nationale des adouls, la Ligue marocaine de la citoyenneté et des droits de l’Homme et l’Association Sayidati Al Maghribia, mercredi 6 mars à Rabat.

De son côté, le Parti du progrès et du socialisme (PPS) qui était à l’avant-garde dans la défense des droits humains de la femme en 2004, fait des efforts incommensurables pour aboutir à une réforme moderniste, progressiste et juste.

À cet effet, la présidente du Forum Parité et Égalité, Charafat Afailal dans une déclaration à Al Bayane a souligné que « l’harmonisation entre le nouveau code et les dispositions constitutionnelles est nécessaire. De plus, il faut impérativement se conformer aux principes des conventions internationales de droits humains ratifiées par le Maroc, d’où la nécessité de rehausser les seuils des réformes afin de se conformer aux dispositions constitutionnelles ». Et de poursuivre, « cela étant, le législateur est fortement appelé à s’approprier l’esprit  de la loi suprême de la nation. Qui plus est, les « policy makers » sont également appelés à élaborer des politiques publiques justes et équitables, ce qui nécessite alors une réforme audacieuse ».

Quant au mariage des mineurs qui reste encore un point noir dans notre pays, Charafat Afailal a affirmé non sans conviction que « l’interdiction de cette aberration est une urgence primordiale. Le mariage des mineurs de 13, 14 ou 15 ans est alarmant. Cela doit cesser car ces mariages sont une atteinte flagrante au droit de scolarisation ».

« Aussi, en cas de divorce, le père et la mère doivent avoir les mêmes droits. Pour un changement d’école ou subir une opération chirurgicale, il faut l’autorisation du père. Cela n’est pas acceptable, surtout lorsque c’est la maman qui assure la garde des enfants. La tutelle administrative ne peut et ne doit pas revenir à un seul parent. Une coresponsabilité et une cotutelle sur l’enfant est une nécessité » a-t-elle ajouté.

Concernant la polygamie, la présidente du Forum Parité et Égalité, Charafat Afailal a proclamé que « cette disposition bien qu’elle ne soit pas alarmante, est une atteinte à la dignité de la femme ». Et de conclure, « la contraction de plusieurs unions légitimes doit-être tout simplement interdite ».

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