Le prix Ibn Battouta, le voyage en littérature

Le programme culturel du Siel 2018 présente une grande variété d’événement. Parmi les plus en vue, les conférence et rencontres avec les lauréats des prix littéraire. Dans la salle Al Qods, le ministère de la culture et de la communication en partenariat avec le ce entre Arabe pour la Littérature et la Géograhie –Découverte des Horizons, a organisé une conférence sous le  thème : Rencontre de l’Orient et de l‘Occident,  à la découverte de soi et de l’autre.

Modérée par le critique Charafeddine Majdouline, cette conférence a rassemblé les gagnants du Prix Ibn Battouta  des éditions jumelées de 2017 et 2018. Abdenbi Dakir, auteur de «Maroc Occident, Regards Croisés» et lauréat du prix dans la section études, estime que «c’est le début du chemin pour le projet  ‘Découverte des Horizons’, qui concerne ce g littéraire qu’est la littérature du voyage. Cette étude concerne l’image de l’autre dans notre espace culturelle mais aussi celle de soi dans le regard de cet autre, l’Occident dans un sens large. Les études précédentes traitant du sujet ne posaient que la question de l’image de l’autre dans notre regard. On peut citer le travail du français Jean Carré et de l’égyptien Ibrahim Loka  sur l’image respective de la France et  de l’Egypte. Ces travaux ne s’occupent  pas de croiser les regards».

Autre lauréat du prix dans la catégorie création, Amir Alamry est égyptien, il est, entre autre, critique de cinéma de grande retrace un parcours de plus de trente ans entre pays arabes et occidentaux. Selon lui «ce livre est un témoignage personnel qui garde en vue des questionnements sur le Soi, l’Autre, les raisons de notre sous-développement, celle de l’évolution de l’occident. Mais aussi notre regard sur cet autre».

La catégorie traduction a été décernée au marocain Abderrahim Hazal, pour son travail sur l’œuvre de Régis Debré «L’étoile, la croix et le croissant, un candide en terre sainte». Donnant un bref aperçu sur son travail primé, Hazal explique «qu’il s’agit d’un récit de voyage du philosophe français relatant son périple savant dans le moyen orient avec un esprit ‘candide’ en ce sens que son ignorance lui permet d’éviter les idées préconçues et de rechercher la vérité de cette région du globe».

Kamal Riahi, tunisien lauréat du prix section carnet de voyage, parle de son expérience douloureuse d’exile volontaire à Alger entre 2009 et 2010, fuyant le régime de son pays. «Mon texte tiens plus du journal intime que de l’écriture de voyage. Ironie de la situation, j’avais fui le régime d’un général pour me retrouver dans le pays des généraux ! C’est surréaliste ! Ce voyage n’en était pas un. Il représente le déchirement d’un père qui quitte sa famille pour lui permettre de vivre devant la menace du système Benali. C’est aussi une redécouverte de soi, de ses propre limites. La découverte de l’autre qui n’est en fait que soi même».

La conférence s’est terminée par l’intervention de Mohammed Naji El Omari qui a reçu le prix pour la traduction d’un récit de voyage d’un officier français  C. Gonzague. «La particularité de ce texte, est qu’il a été écrit avec une touche littéraire qui ne correspond pas au profil de l’auteur sensé être militaire, carré et précis. Ce qui m’étonne est que ce dernier, en mission dans la région du Haouz, trouve le temps d’écrire ses observations de la région à une époque trouble de l’histoire du Maroc du début du  XXe siècle. Ce texte est classé dans la littérature coloniale, classification que je réfute car il est écrit de manière personnelle voire subjective. Un regard de l’autre sur soi qui souvent coïncide avec notre propre représentation de nous mêmes».

Les prix décernés pour cette manifestation montrent toute l’importance de ce genre littéraire souvent sous-estimé par le monde de la littérature.

MB

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