Produire un cadre de référence plutôt qu’un document d’orientation globale

La CSMD reçoit une délégation du PPS

M’Barek Tafsi

Le Parti du Progrès et du Socialisme aspire à ce que la Commission spéciale du modèle de développement (CSMD) produise non pas un document d’orientation globale, mais plutôt un cadre de référence avec des analyses avancées qui guidera l’action du pays durant les années à venir, a affirmé le Secrétaire Général du PPS Mohammed Nabil Benabdallah.

S’exprimant lors d’une rencontre, vendredi 4 septembre, d’une délégation de membres du bureau politique du parti avec la commission, le SG a toutefois tenu à rappeler que sans «Politique» au pluriel et sans approfondissement du processus démocratique et renforcement des institutions, (démocratie, pratique saine, libertés etc), il sera difficile de mettre en œuvre ce cadre référentiel.

Tout en insistant sur ce dernier point pour le portage de cette vision, il a souligné qu’il s’agit désormais de mobiliser le peuple, au lieu de continuer de le démobiliser et de le responsabiliser à travers notamment la crédibilisation des institutions dont les partis politiques pour s’assurer de la participation massive des différentes couches sociales.

Il est donc indispensable, selon lui, de rompre avec tout ce qui entrave l’édification de l’Etat de droit et d’égalité des chances dont en premier l’économie de rente, la prévarication, le monopole, la concurrence déloyale. Il est également nécessaire de réduire dans le même ordre d’idées le régime des dérogations en le soumettant à de nouveaux critères devant profiter aux petites entreprises et aux jeunes entrepreneurs, a-t-il ajouté.

Il s’est également attardé sur la nouvelle vision économique du parti, selon laquelle il ne peut y avoir de développement sans renforcement de l’investissement public, adoption de nouvelles approches financières, budgétaires et fiscales, soutien de l’entreprise nationale et préservation de l’emploi dans le cadre d’un pacte collectif.

Il a également souligné la nécessité de créer un fonds d’investissement public pour participer dans le capital des entreprises industrielles pour consolider la souveraineté de l’industrie nationale, rappelant que l’industrialisation à laquelle appelle le PPS doit être celle qui crée de la valeur ajoutée, utilise les technologies de pointe et encourage la consommation des produits nationaux.

Tout en étant parfaitement conscient des répercussions négatives de la pandémie de la Covid-19, le PPS souligne l’impératif d’éradiquer la pauvreté et la précarité, qui touchent quelque 25 millions de Marocaines et Marocains comme l’a dévoilé cette crise inédite, à travers notamment la mise en œuvre de la justice sociale et la création d’un revenu de dignité pour les couches sans revenu. C’est pourquoi il importe d’unifier les programmes de soutien social, d’adopter le registre social unifié, de mettre en œuvre l’indemnisation pour perte d’emploi pour les catégories professionnelles, d’adopter un soutien exceptionnel dédié aux petits agriculteurs et de généraliser la protection sociale universelle dans un délai de cinq ans.

Il a insisté de même sur la nécessité d’approfondir davantage le processus démocratique et l’édification institutionnelle et de mettre en œuvre les dispositions de la Constitution de 2011 pour permettre à toutes les institutions du pays de jouer leurs rôles (partis politiques, gouvernement, parlement et institutions de la gouvernance) car sans institutions fortes et sans démocratie, aucun modèle de développement ne peut être réalisé.

A ce propos, le SG du PPS a rappelé la nécessité de cesser de s’immiscer dans les affaires intérieures des partis politiques et dans les médias, d’élargir le domaine des libertés, de mettre en œuvrer la responsabilité politique du gouvernement conformément à la Constitution et de se pencher sur les projets de réformes tout en oeuvrant pour la création d’un climat politique propice à la mise en œuvre de la Constitution de 2011.

En fait, c’est à travers un tel élan mobilisateur comme celui que le pays avait connu au début du règne de Sa Majesté le Roi, que le Maroc sera en mesure de relever tous les défis et permettre à tout un chacun à l’intérieur comme à l’extérieur du pays de se reconnaitre dans les actions qu’il mène et d’être fiers de sa marocanité, a-t-il expliqué.

C’est à travers la démocratisation de la vie publique et la promotion de la justice, de la bonne gouvernance, de la transparence et de la concurrence libre et loyale, que le secteur privé pourra notamment jouer pleinement son rôle, a-t-il dit.

Pour sa part, le président de la CSMD Chakib Benmoussa s’est félicité de « l’échange riche » de cette rencontre sur les enjeux qui se posent, notant que les membres de la CSMD ne sont mus que par l’intérêt général.

Cette rencontre avec le PPS est la deuxième du genre, après celle de janvier dernier, au cours de laquelle le parti avait exposé à la CSMD sa contribution au nouveau modèle de développement.

Au cours de cette deuxième rencontre, plusieurs membres du bureau politique ont pris la parole pour développer, chacun à son tour, les propositions du parti contenues dans son document intitulé «l’après-pandémie du corona…les propositions du PPS pour un nouveau contrat politique», produit en juin dernier dans le but de contribuer à une sortie réussie de la crise de la Covid-19.

Ce document, rappelle-t-on, s’articule autour de trois chantiers portant sur l’élaboration d’un plan économique de relance, l’éradication de la précarité et de la pauvreté et la concrétisation de la justice sociale outre la promotion de la culture, enfin l’approfondissement du processus démocratique et de l’édification institutionnelle.

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