Dans notre pays, l’ambiance générale est plutôt maussade. On a beau s’interdire de verser dans la morosité, on finit par céder au constat amer. Ces temps-ci, la canicule s’adjoint à la tension et ne font plus qu’une. L’expectative ne cesse pas de sévir ! On ne comprend plus ce qui se passe…L’information fiable n’est pas à la portée de tout le monde et on se perd en vrac dans les rouages de l’intox souvent malintentionnée…
Le champ politique a très mal. Son état présente des symptômes de fébrilité, à chaque instant. Il le fait savoir à travers le spectre des clanismes qui affecte son unité. Chaque camp fratricide tire sa couverture vers lui et se soucie peu du reste. Hormis certains partis habituels dont les décisions pleuvent du haut de leur toit soumis, on déplorera bien ce qui arrive à d’autres qu’on croyait matures et hermétiques…
Prématurément, l’USFP avait si bien emballé son congrès national que la reconduction fort expéditive n’était, en fait, qu’une simple formalité. Mais, ses rangs, naguère soudés, en dépit des colorations qui faisaient sa richesse idéelle, s’avèrent, plus que jamais, quasi «disparates». De son côté, l’Istiqlal, dont les Assises sont imminentes, semble s’affronter, non sans douleur, à une forte phase transitoire de son long parcours. Dans le même sillage, le PJD, fort agité ces derniers temps, s’apprête également à dépasser, dans la tourmente, les écueils qui se dressent à son perchoir, à la veille de son rassemblement statutaire.
Quant au PAM qui vient de s’étêter au sommet de sa hiérarchie, paraît se déplumer, au fil du temps et faire les frais de sa désillusion…
Entre temps, les grandes questions de l’heure sont à la traîne. Le débat politique national qui, en principe, devrait garnir la vie de la société, est en état d’inertie, en ces moments de conflits de leadership. «L’ignorance est mère des maux !», avait argué François Rabelais, pour valoriser ce levier de haute acuité.
À présent, on est encore bien loin d’y porter tout l’intérêt requis. Un chantier qui nécessite, entre autres, la conjugaison de tous les efforts, en particulier de l’élite politique forte et agissante ; pas celle actuelle, émoussée, transpercée et abattue à bout portant…