Sécurité routière: l’Exécutif patauge

La Chambre des conseillers a adopté, la semaine dernière, la création d’une énième agence nationale. Elle aura la charge de veiller sur la sécurité de nos routes. Rien que cela. Face à l’hécatombe de la route on réplique par une mesure organisationnelle, somme-toute anodine et, de surcroit, par voie législative.

Au lieu d’aller sur le terrain et de mobiliser les ressources humaines et matérielles nécessaires pour assurer un meilleur contrôle du respect du code de la route, on se laisse conduire sur les sentiers kafkaïens de la réforme législative d’un champ déjà suffisamment bien fournis en textes de lois et en règlements de tous genres.

Présenté par le secrétaire d’État chargé du Transport, Mohamed Najib Boulif, dans le cadre de la nouvelle stratégie nationale de sécurité routière 2017-2026, qui ambitionne à réduire les victimes des routes à moins de 1900 à l’horizon 2026, à ancrer un comportement citoyen et à mettre en place un système routier sécurisé, cette nouvelle agence nationale a pour objectif de regrouper et de coordonner toutes les missions relatives à la sécurité routière, notamment celles dévolues actuellement à la Direction du transport et au Comité national de prévention des accidents de la circulation.

Il est facile de relever que les ambitions de l’Exécutif sans en deçà des attentes logiques et rationnelles face à ce genre de problèmes. S’il y a un objectif à atteindre en matière de sécurité de la route, il ne peut, ni plus ni moins, être que de réduire à zéro les victimes de la route. Pour ce faire, nos routes doivent être mieux sécurisées par une forte présence des agents chargés de la sécurité routière. Des agents omniprésents, bien équipés, bien formés et surtout très motivés. Les «mesurettes» et les «réformettes» et les changements d’intitulés des instances en charges de ce dossier n’auront aucun impact sur nos routes livrées à chauffards inconscients et irresponsables, convaincus qu’aucune autorité ne saura les arrêter tant que l’Exécutif évite d’aller sur le terrain et continue de patauger dans les couloirs du Parlement.

Ismaël Harizi

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