Au-delà de sa formation technique et académique, un ingénieur doit acquérir une solide culture générale et sa propre vision sur la société pour pouvoir y jouer pleinement son rôle, a affirmé mardi à Rabat, le ministre de l’emploi et des affaires sociales, Abdeslam Seddiki à l’ouverture du Forum EMSI-Entreprises.
Pour ce faire, a-t-il dit, un ingénieur ne doit pas se limiter à des études techniques et scientifiques. Il doit élargir ses connaissances à travers des études littéraires et philosophiques, absentes malheureusement des programmes d’études de l’Ecole Marocaine des Sciences de l’Ingénieur, (EMSI, Rabat), organisatrice de l’événement.
Il a également appelé les étudiants et lauréats de l’EMSI à élargir leur horizon en s’ouvrant sur d’autres disciplines, combien importantes pour comprendre les tenants et aboutissants des affaires et l’évolution de la société où ils sont appelés à servir.
Il est indispensable pour eux de faire des études philosophiques, mais également sociologiques et économiques, pour avoir les armes nécessaires de saisir la réalité.
Ils sont également tenus d’être à l’écoute des citoyens et des bénéficiaires des tâches qu’ils accomplissent et faire appel à l’intelligence collective pour bien mener leur mission.
Pour ce faire, un ingénieur doit être une personne socialement engagée, pour échapper à la bureaucratisation menaçante. Il ne doit pas se satisfaire de travailler sur les courbes et les croquis, mais sortir de sa tour d’ivoire pour aller à la rencontre des gens et de la population dont les remarques et observations lui sont utiles pour coller à la réalité.
Il doit également avoir des convictions citoyennes pour être socialement utile, en privilégiant toujours l’intérêt général au détriment de l’intérêt particulier et individuel.
Et Seddiki d’en appeler au sens citoyen des ingénieurs en leur recommandant de ne pas rater l’élan pris par l’engagement du Maroc dans la lutte contre les changements climatiques.
Le rôle de l’ingénieur et primordial dans le développement du Maroc, qui connait une dynamique sans précédent sur les plans politique, industriel, social, développement qui ne peut pas se poursuivre sans croissance économique.
Pour éviter toute fracture sociale, le Maroc a mis en œuvre un modèle libéral modéré, qui se propose de promouvoir une économie développée tenant compte surtout de la nécessité d’assurer la dignité des citoyens en leur offrant la formation de leur choix mais également un emploi.
Et c’est en agissant de la sorte, que le Maroc a réussi à se protéger contre tout dérapage ou explosion sociale, a-t-il ajouté.
La cérémonie d’ouverture de cette manifestation a été marquée aussi par une intervention du directeur général de l’ANAPEC, Anas Doukkali, qui a insisté sur le rôle de l’agence dans la recherche de l’emploi et de l’auto-emploi au profit des ingénieurs ainsi et d’un exposé du président de l’EMSI sur l’action de son établissement.
Le forum est organisé en partenariat avec l’AGEF, l’ANAPEC, le cluster MNC et le Cluster CE3M sous le thème «Le rôle de l’Ingénieur Entrepreneur dans le Développement Economique et Social du Maroc». L’événement, qui s’inscrit dans le cadre de la caravane de l’emploi qui a déjà fait escale à Casablanca le 10 Décembre 2015 et à Marrakech le 12 Décembre 2015, vise à promouvoir la création des startups et l’insertion des nouveaux diplômés, en mobilisant des acteurs professionnels de renom, sensibles et impliqués dans la dynamique nationale de la promotion de l’entreprenariat et de l’emploi des jeunes.
M’Barek Tafsi