Sur le vif : La voix de la raison!

M.N.Y

La voix de la raison a triomphé, enfin ! Le tribunal de première instance de Rabat a rejeté, mercredi, la plainte en référé déposée par un avocat au barreau de Rabat, pour atteinte à l’image des avocats, contre la sitcom «Café  Ness Ness» diffusée sur la chaîne Al Aoula pendant le mois de Ramadan. Une bonne nouvelle alors!

Ladite plainte, qui est une première en son genre, demandant l’arrêt immédiat de la série réalisée par Hicham El Jebbari et diffusée en prime time à l’heure du ftour et une amande de 100.000 dirhams pour chaque jour de retard après la publication de la décision, a créé une grande polémique dans les milieux artistiques, culturels et même associatifs défendant la liberté de création et d’expression. Certes, la critique contribue à l’évolution de l’œuvre sur les plans esthétique et artistique, mais sans  recourir à la censure.

En effet, la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) n’a pas manqué le rendez-vous en réaffirmant dans sa réaction, l’importance de préserver la liberté de création. «La représentation critique d’une profession concernée dans une œuvre audiovisuelle de fiction ne constitue pas une diffamation telle qu’elle est légalement définie, ni ne comprend nécessairement une intention d’offenser ou de nuire. Elle renvoie en revanche au droit de l’auteur de l’œuvre de faire, en toute liberté, les choix artistiques qui lui conviennent», a souligné le Conseil Supérieur de la Communication Audiovisuelle lors de sa réunion tenue le 27 avril 2021 dans les locaux de la HACA, à Rabat.

Et d’ajouter : «exiger, dès lors qu’il est question de telle ou telle profession, que les fictions ne représentent que des personnages positifs, honnêtes et intègres reviendrait à porter atteinte à la liberté des auteurs et des opérateurs. Plus encore, une telle exhortation tend à nier la responsabilité et le rôle salutaire des médias, notamment en termes d’exercice du jugement critique à l’égard de phénomènes sociaux, ainsi qu’en matière de sensibilisation à l’égard de certains comportements et pratiques répréhensibles». Une décision à la fois sage et raisonnable  ayant remis les choses en ordre. A saluer!

Le Syndicat marocain pour les professionnels des arts dramatiques (SMPAD) n’est pas resté quant à lui, insensible par rapport à cette affaire ayant  occupé l’opinion publique. En réaction à la plainte de l’Association des jeunes avocats du Maroc, le SMPAD a défendu la liberté de création, tout en affirmant que «la liberté de critique est garantie à tous, sans pour autant restreindre la liberté de création». Chose qui est normale vu les efforts déployés et les avancements qui ont été réalisés par notre pays en ce qui concerne la liberté de création et d’expression. A bat la censure, vive la liberté!

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