Un événement de haute notoriété patrimoniale

Festival Timizar de Tiznit

Comme chaque année, Tiznit, bastion de l’orfèvrerie blanche, constitue le point de mire de toute la population avoisinante et de nombre de contrées du royaume. Cette année encore, il se vêtit en blanc luisant, telle la mariée des noces, accalmée par les amoureux de la joaillerie lunaire.

Tiznit, capitale de l’osmose merengue, ouvre ses portes aux visiteurs de tous bords, afin de permettre, une fois n’est pas coutume, le plaisir des sens et le partage des glamours. Pour cette liesse collective où trône le joyau galactique, les organisateurs du festival Timizar (pays au pluriel en tamazight), offrent un menu des plus exquis aux estivants, en quête de fraicheur du corps et du cœur, en ces moments caniculaires.

En effet, l’association Timizar que conduit avec brio, Abdelhak Arkhaoui, le président de cette structure, suggère aux foules massives, une panoplie d’ingrédients où se mêlent, avec raffinement et savoir-faire, les aspects festif, social et cognitif. De nombreux exposants de ce précieux et ancestral bijou, aussi bien locaux qu’étrangers font étalage de leur prestigieux trésor. Ils viennent de Turquie, d’Algérie, de Tunisie…pour s’adjoindre à la grande fête, munis de leur produit créatif respectif.

Au-delà de ces expositions qui connaissent un engouement hors pair chez les populations qui prennent d’assaut ces lieux joliment pavoisés pour la circonstance, les initiateurs font appel à des experts en la matière en vue d’animer des rencontres-débats autour des thématiques ayant trait aux produits du terroir, notamment le mouvement artisanal au Maroc, les conditions des artisans et la technique judaïque du «Nial», très connue dans la région, au temps de la présence de la communauté juive en masse, côtoyant son homologue confessionnelle. Un renvoi historique notoire des valeurs de la tolérance et de la coexistence dans cette terre bénite

D’autre part, le grand public a droit également, chaque soirée, à des soirées artistiques qui font vibrer la scène du célébrissime espace du Méchouar. Des stars marocaines de l’art populaire et contemporain, tant arabophones qu’amazighophones, évoluent sous les ovations nourries des citoyens euphoriques. Des têtes d’affiches, notamment Douzy, Miloudi, Ihab Amir et bien d’autres mettront du feu dans les enceintes de cette splendide esplanade

Cependant, comme à l’accoutumée, le festival Timizar qui a donné le coup d’envoi de sa septième édition, hier jeudi 28 juillet, sous le mot d’ordre central, « L’argenterie : identité, création et développement », réserve une « surprise » qui n’en est plus une, puisqu’elle est déjà divulguée. Il s’agit, en fait, de l’habillage décoratif, en métal argenté, d’un portail historique en ébène, histoire de rappeler aux générations montantes les richesses du patrimoine de la région. Après le plus grand poignard en argent, le plus beau caftan argenté, la plus raffinée fibule, exhibées lors des précédentes manches, cette manifestation annuelle consacre ce traditionnel rituel à une référence patrimoniale représenté par le concept de la porte historique qui illustre aussi bien le design et l’usage de cet élément symbolique du passé. Ce chef-d’œuvre en bois mesure 2 mètres de long et 1 mètre de large, enveloppé de 5 kilos de métal argenté, conçu par des techniques spécifiques très répandues dans ces lieux, sous la houlette de l’artisan-maitre Ahmed Leguerch, lauréat du prix national, seconde édition, du meilleur artisan.

Saoudi El Amalki

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