Erigé en modèle mondial de préservation de l’environnement, notre pays fait sans conteste, de cette action pérenne, l’une des préoccupations nationales majeures. Depuis déjà quelque temps, il met les bouchées doubles pour être au diapason des nations protectrices de l’écologie, sous ses diverses formes et dimensions.
D’autant plus que les changements climatiques et les pollutions multidimensionnelles défraient continuellement la chronique, à travers tous les coins du globe. Paradoxalement à toutes ces mesures de haut degré de maturité et de civisme, les atteintes à l’environnement ne cessent d’hypothéquer cet effort magistral et crucifier cette biodiversité de haute facture.
Emportés par ces errements aveugles, des promoteurs immobiliers, dans un souci d’urbaniser à outrance, abattent sans relâche, des milliers d’arganiers pour ériger des séries de bâtiments, suscitant un tollé dans les milieux écologiques, notamment les adeptes de cet arbre emblématique qu’est l’arganier, classé, au côté du palmier-dattier comme réserve de biosphère par la communauté planétaire.
Certes, il importe de souligner que, pour des fins d’utilité générale, on se trouve parfois dans l’obligation de procéder au déracinement et à l’abattage des arbres et des arbustes dans telle ou telle forêt. Dans ce sens similairement, on ne pourrait pas ne pas tolérer, non sans amertume d’ailleurs, pour les mêmes raisons utilitaires, l’abattage de milliers de plantes végétales, notamment l’arganier au sud du Royaume pour édifier une route ou un tronçon liant une partie à une autre.
Il va sans dire non plus que l’anéantissement cynique de l’arganier est un phénomène qui prend de plus en plus de l’ampleur, malgré les avancées notoires qu’enregistre notre pays en termes de sauvegarde de cet arbre multifonctionnel, avec l’intervention louable des partenaires étrangers, en particulier l’organisme américain l’USAID et la fondation germanique la GTZ qui ont mis en place des mécanismes et des dispositifs performants, en compagnie des ONG locales, fédérées et agissantes.
On se souviendra de la manière dont ces associations, accompagnées d’une large mobilisation médiatique, sont parvenues à dissuader les responsables de l’ONE, lorsqu’ils avaient mis sur orbite la réserve de Cap Guir, relevant de la commune rurale de Tamri, où se trouvent des espèces rares telles l’ibis chauve et le flamant rose, pour y installer une station thermique qui aurait occasionné de gros dégâts écologiques, si ce n’est cette riposte salvatrice.
Cette synergie civique de tout acabit devrait, en fait, être relancée et motiver toutes les bonnes volontés en vue de mettre fin à tous ces agissements incontrôlés et irréfléchis de ces saccageurs qui enfreignent toutes les prouesses environnementales nationales légiférant les conduites humaines à cet égard.