Fermeture du souk de Sidi Bouabid
Karim Ben Amar
Le souk de Sidi Bouabid qui se tenait chaque jeudi, sera désormais déplacé vers le marché de Dradeb. Ce souk mythique très fréquenté par les expatriés, touristes et autochtones donnait une cachet singulier à la capitale du Détroit.
C’est une décision qui a fondu le cœur à plus d’un. Le marché de Sidi Bouabid qui se tenait chaque jeudi dans son lieu habituel, situé à proximité de la place du 9 avril, et plus précisément à l’intersection de la rue d’Angleterre, non loin de la station de taxis, sera déplacé au marché de Dradeb.
Ce marché hebdomadaire était l’occasion de faire le plein de produits bio, venus directement des campagnes de la province de Tanger. On pouvait y croiser des femmes vêtues de tenues traditionnelles propre à la région : chachiya et mendil rayé rouge et blanc, accessoires typiques du Nord du Royaume. Elles proposent à la vente des olives, de l’huile d’olive, du fromage de chèvre, du petit lait, des amendes, ainsi que des fruits et légumes. Ces femmes ont d’ailleurs inspiré plus d’un, puisque sur de nombreuses toiles d’artistes orientalistes, peintes depuis les fenêtres de l’hôtel Villa de France, figure en premier plan ces «jebliyat».
D’après les tangérois, il aurait été plus bénéfique pour la ville que l’INDH ou l’ADPN (Agence de développement du Nord) prenne en charge la confection de kiosques pour abriter les «jebliyat», et ainsi leur permettre de continuer à proposer des produits du terroir à la vente tout en préservant l’ambiance unique des couleurs et des senteurs de ce marché hebdomadaire, qui est pour les habitants et ses visiteurs, une parenthèse hors du temps dans l’authentique Tanger.