Une fête sous la toile du Malaise…

multitude de stars marocaines qui ont imprimé, encore une fois, à ce rassemblement, une note d’intimité et de liesse avec les fans qu’ils ne cessent pas de côtoyer et choyer leurs idoles, en chair et en os. Il est bien clair que, au-delà des programmes variés et attractifs que l’association Al Mobadara, organisatrice de cet événement annuel, a bien eu le soin de mettre sur pieds, le festival se distingue, chaque année, par cette sorte complicité émotionnelle qui unit les vedettes de cinéma marocain et leurs fans. Cependant, après la disparition du cinéma Salam, c’est le tour désormais du cinéma Rialto qui ferme, il y a quelques temps. Deux monuments culturels historiques qui ont fait vivre aux générations des moments pathétiques avec les géants du cinéma mondial. Une métropole comme Agadir, second pôle économique, première station balnéaire du royaume et dépositaire de Souss Al Alima, bastion de la science, de la création et de la connaissance, est donc privée de l’une de ses assises infrastructurelles culturelles les plus notoires. Cinéma Rialto était non seulement un havre de projection cinématographique, mais également un âtre soyeux de débats sereins des chefs d’œuvre lors des séances de ciné clubs, de meetings politiques et de prestations théâtrale et musicale. Le festival d’Agadir Cinéma et Migrations qui souffle aujourd’hui, sa première décennie est, sans doute, orphelin de son parrain dont on s’évertue à signer l’attestation de décès. A moins qu’on ne le rouvre rien que pour cet événement. On ne peut que déplorer cette situation déconcertante qui, en fait, vient crucifier, sur l’autel du massacre, un des rescapés de survivance, Cinéma Sahara, en état de délabrement alarmant, connaitra-t-il le même sort? On peut toujours comprendre l’état désastreux dans lequel se trouve une bonne partie de nos cinémas, du fait, justement, que les gens ne vont plus au cinéma et ont sûrement perdu cette fameuse maxime « qui aime la vie, va au cinéma ». Devant cet abandon, les propriétaires vivotant, se trouvent dans l’obligation de fermer boutique et d’aller voir ailleurs, où le foncier devient
alléchant. De même, il faut bien dire que ces même gens, contaminés
par les mutations profondes du commerce et l’urbanisme, ne cherchent plus à investir dans le cinéma aussi aléatoire que velléitaire, surtout qu’ils ne déploient aucun effort pour restaurer et rénover son local transformé en taudis piteux. Cependant, il serait incivique de sacrifier un patrimoine culturel et sociétal qui appartient, dorénavant, à toute une conscience collective. C’est le cas de cinéma Salam qui git toujours tel un pachyderme éventré et, maintenant, cinéma Rialto qui tire sa révérence au grand dam des populations. Un débat profond auquel sont conviés les institutionnels, les élus, la société civile, les professionnels…pour sortir la ville du marasme de la privation consternante.

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