Une proximité source de synergies et non de fourberies

Il suffit d’une goutte pour que le vase déborde. C’est ce qui a marqué ces derniers jours les relations entre les deux royaumes, l’Espagne et le Maroc. La goutte est celle de l’erreur politique du gouvernement espagnol induite par une appréciation minorée de l’intérêt supérieur du Royaume du Maroc. 

L’établissement de la souveraineté territoriale du Royaume du Maroc ne s’est pas effectué d’un seul tenant. Il reste encore la priorité des priorités du peuple marocain dont la mobilisation ne s’est jamais démentie à ce propos.

Sans revenir aux différentes résistances à la pénétration coloniale dont la rapacité va « déchiqueter » le territoire marocain, ni à la lutte menée pour l’indépendance et aux efforts multiformes du Maroc pour retrouver son intégrité territoriale, il suffit de relever que les marocain(e)s né(e)s depuis que leurs parents ont répondu massivement à l’appel de la Marche Verte, en novembre 1975, sont maintenant des adultes conscients de leurs devoirs et de leurs obligations envers eux-mêmes et envers leur patrie.

L’intégrité territoriale, préoccupation majeure de l’ensemble du peuple marocain, intéresse la totalité du pays et son extension marine. Cette conception n’est pas partagée par les voisins imposés par la géographie. Si l’Algérie use de tout pour porter atteinte à la légitime consolidation de l’intégrité territoriale du Maroc, l’incompréhension totale de l’Espagne de cette revendication marocaine ne s’est jamais démentie. Pour plusieurs raisons, le Royaume du Maroc affronte cet obstacle de la position espagnole avec diplomatie et en développant « une coopération subordonnée à des intérêts économiques communs, ainsi que dans la lutte contre le terrorisme, la lutte contre le trafic de drogue ou l’immigration illégale ».

Alors que l’Espagne devient le premier fournisseur-client du Maroc, son appartenance à l’Union Européenne lui donne une autre interface pour « gérer » l’ambition du Maroc, puissance régionale, dans ses relations stratégiques, multidimensionnelles et privilégiées.

L’approche néocoloniale des dirigeants espagnols n’approuve ni des négociations ardues sur les ressources halieutiques, ni une concurrence des produits agricoles, ni le développement du Rif, particulièrement aux abords des villes marocaines colonisées de Sebta et de Melillia et encore moins l’affirmation du Maroc de sa juridiction sur son espace marin. Tantôt usant de la politique de la canonnière, comme lors de la crise de l’îlot de Leila, tantôt profitant de sa couverture européenne, l’Espagne se fourvoyait lourdement sur la volonté du Royaume du Maroc de consolider son intégrité territoriale « quoiqu’il en coûte ».

C’est ce que montre les larmes de crocodile de certains médias occidentaux sur l’image du Maroc après « la crise migratoire » qu’a connue Sebta. « Laissez nous vous déposséder, vivez dans votre misère et surtout ne venez pas perturber notre tranquillité européenne » devenait un leitmotiv à la place du « développement économique et humain, inclusif et équitable, l’innovation et le partage des connaissances, la protection de l’environnement et le développement durable, la justice, la sécurité, le dialogue-interculturel, la mobilité et la migration, les droits de l’homme et la bonne gouvernance. ».

Aucune allusion au comportement chenapan du gouvernement espagnol d’accepter dans son territoire, avec un faux passeport et une identité déguisée, un fauteur de guerre poursuivi pour crimes contre l’humanité, viols, corruption et autres crimes commis sur le territoire espagnol. Cela ne dérange pas la conscience humanitaire des espagnols et des européens ; et l’image de l’Espagne, ainsi que celle de l’Europe, ne se trouve pas écornée par « l’entrée frauduleuse de cette personne sur le territoire espagnol avec des documents falsifiés et une identité usurpée ». L’intérêt impose la dissimulation et fait fi de la « concertation précoce, de la coordination renforcée et du recours aux structures de travail prévues par le Partenariat Stratégique ».

Qu’en serait-il si la dénonciation de ce comportement brigand n’a pas pu être faite ?

Devrait-on faire confiance à des responsables gouvernementaux qui oublient leurs engagements et traitent sous la table avec le terrorisme et ses tenants, avec un geôlier qui prive les sahraoui(e)s des camps de la honte situés en Algérie de leurs droits reconnus par l’ONU, qui abuse de l’aide humanitaire et de son pouvoir félon.

Quand au sort des marocain(e)s et de leur destin, ne vous en souciez pas. Fiers de leur patrie, prêts à sacrifier « le cher et le précieux » qu’ils ont pour elle, ils luttent pour consolider le processus démocratique et bâtir l’Etat national, démocratique et moderne qu’ils ambitionnent.

Ni l’Espagne, ni l’Algérie ni l’Afrique du Sud, ou tout autre ennemi ou adversaire, ne pourront « toucher à mon pays », à son intégrité territoriale et à sa position stratégique en Afrique et dans le monde. Les envieux, au Nord ou à l’Est, n’empêcheront pas le Royaume du Maroc d’œuvrer sans relâche pour « un Espace de convergence des Valeurs, un Espace de convergence Économique et de Cohésion sociale, un Espace de Connaissances Partagées et un Espace de concertation politique et de Coopération accrue en matière de Sécurité », pour la paix et la prospérité partagée.        

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