«Le FMI effraie les investisseurs en Bourse»

Trois questions à Farid Mezouar, directeur exécutif de flm.ma


Quelle est la lecture boursière des prévisions du FMI?

Le point commun entre la Bourse de Casablanca et les marchés boursiers développés, a été celui des prévisions pessimistes du FMI qui ont provoqué une pression baissière. A ce titre, même si le FMI n’est pas l’unique responsable, le MASI a affiché une contre-performance hebdomadaire de -2,3% alors que le Dow Jones a baissé de -2,9%. En effet, pour 2020, le FMI a révisé à la baisse de 1,9 points sa prévision de croissance économique mondiale, ramenée à -4,9%. Aussi, ses projections impliquent une perte cumulative pour l’économie mondiale sur deux ans (2020-2021) de plus de 12.000 milliards de dollars. Surtout, le FMI a douché les espoirs de reprise en V. En effet, l’institution a évoqué une reprise économique incertaine et inégale, en l’absence de solution médicale à cette pandémie.

Est-ce que la contraction du PIB est la même partout?

Non, car la casse est plus importante dans les pays développés, notamment auprès des pays partenaires du Maroc comme la France et l’Espagne. En effet, dans ces deux pays, le PIB devrait se contracter de respectivement -12,5% et de -12,8%. Dans le détail, la contraction dans les pays développés serait de -8% dont -10,2% dans l’Eurozone et au Royaume-Uni, -8% aux États-Unis et-5,8% au Japon. Pour les autres pays, la Chine devrait rester dans le vert avec une croissance de 1% alors que l’Inde devrait basculer dans le rouge avec une contraction de PIB de -4,5%. Il en est de même pour le Brésil (-9,1%), l’Arabie Saoudite (-6,8%) et la Russie (-6,6%).

 Quelles sont les autres impacts de la crise?

Selon le FMI, la dette publique par rapport au PIB devrait atteindre cette année le niveau le plus élevé de l’histoire enregistrée, tant dans les pays développés et émergents que dans les pays en développement.Les pays auront ainsi besoin de cadres budgétaires solides pour l’assainissement à moyen terme, en réduisant les dépenses publiques inutiles, en élargissant l’assiette fiscale, en minimisant l’évasion fiscale et en augmentant la progressivité de la fiscalité dans certains pays. De tels conseils du FMI, seront certainement évoqués avec le Maroc car selon BAM, l’endettement du Trésor devrait augmenter, passant de 65,0% du PIB en 2019 à 75,3% en 2020 et à 75,4% en 2021.

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