Le violeur koweïtien ne doit pas échapper à la justice

Le GPPS soulève l’affaire de Marrakech au Parlement

Scandalisée au même titre que l’ensemble des défenseurs (es) des droits des enfants et de l’opinion publique nationale par la libération du violeur koweïtien d’une fillette de 14 ans à Marrakech, la présidente du Groupement parlementaire du progrès et du socialisme (GPPS) à la Chambre des représentants a saisi par écrit les départements concernés pour s’informer des mesures prises pour que l’accusé n’échappe pas à la justice, après avoir réussi à fuir le Maroc vers son pays.

Dans une question écrite, adressée le 18 février au ministre de la justice et à la ministre de la solidarité, du développement social, de l’égalité et de la famille, la députée s’interroge sur les mesures prises par ces départements pour que ce ressortissant koweïtien réponde devant la justice pour le viol qu’il a commis sur une mineure de 14 ans.

Dans sa missive, la députée rappelle que cet individu avait été libéré par la Cour d’appel de Marrakech (chambre criminelle) sous caution (30.000 Dirhams). Il a, par la suite, quitté le territoire national sans jugement.

Pour la députée, cette affaire soulève de nombreuses interrogations ayant trait à la libération d’un accusé ayant commis un crime abominable sur une enfant marocaine. Au lieu de le maintenir en détention provisoire pour empêcher son impunité et le garder à la disposition de la justice, il a été libéré et a réussi à fuir vers son pays, a-t-elle noté.

Par une telle décision, la Cour a donc failli à l’obligation de protéger l’enfance marocaine, et ce au mépris de toutes les garanties, adoptées par le législateur à travers la législation nationale et les conventions internationales y afférentes, ratifiées par le Maroc.

Pour le GPPS, le sacrifice du droit de l’enfant violée contre la caution financière et matérielle de l’accusé et le désistement de sa famille, relève plutôt de la traite des êtres humains.

C’est une atteinte au droit de la société dans son ensemble à sécuriser la protection de son enfance et à défendre sa dignité et son inviolabilité.

Tout en insistant sur la nécessité pour tous de respecter l’autonomie de la justice et du parquet général, le GPPS rappelle qu’il ne comprend pas la décision prise dans cette affaire, qui représente une négligence dans la protection des droits de nos enfants en gardant le silence sur les risques de marchandage et d’exploitation dont ils font l’objet comme c’est la cas de cette fillette victime à Marrakech.

En effet, il n’y a pas de plus traumatisant pour le restant de sa vie et de plus dégradant pour une enfant de 14 ans que de subir un viol violent de la part d’un prédateur. Mais ce qui est choquant et humiliant, c’est d’entériner quelque part l’achat d’un tel «service» de la part du violeur, qui vient en touriste, viole une fillette de 14 ans, verse une caution et s’en sort. Pas de problème. Ni vu ni su. La famille retire la plainte, tant pis pour la fillette de 14 ans. Un bon exemple, qui risque d’attiser les appétits d’autres prédateurs traqués par la justice de leurs pays respectifs.

M’Barek Tafsi

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