Ngannou, sans abri au Maroc, champion aux USA

Arts Martiaux Mixtes/ UFC

Par: Oussama Zidouhia

Le combattant camerounais Francis Ngannou est devenu le premier africain a remporté la ceinture de champion du monde de la catégorie des poids lourd de l’UFC, après sa victoire par KO contre le croate Stipe Miocic.

En effet, lors de l’UFC 260, qui a eu lieu à Las Vegas, Francis Ngannou a finalement réussi là où il avait échoué le 20 janvier 2018, lors de son premier duel pour le titre perdu face à Miocic par décision lors de l’UFC 220 à Boston.

Cette fois-ci, Ngannou a enregistré une revanche magistrale en terrassant Miocic par KO au second round, devenant au passage le premier africain à être couronné roi des heavyweights.

Un succès qui lui permet de graver son nom dans l’histoire de ce sport de gladiateurs aux côtés d’Israel Adesanya et Kamaru Usman, champions de leurs catégories welter et middelweight.

Passage au Maroc

Né le 5 septembre 1986 à Batié (Cameroun), Ngannou vit une enfance compliquée. D’abord à l’aise dans sa scolarité, il rêve plus jeune de devenir architecte, puis avocat à la suite du divorce de ses parents. Cependant, à l’adolescence, il se retrouve contraint de travailler dans une mine de sable située dans sa ville natale et dans des conditions extrêmement compliquées.

Fan de boxe anglaise, et particulièrement de Mike Tyson, le Camerounais veut alors devenir un boxeur lui-même. Il débute tardivement la discipline à l’âge de 22 ans dans la ville de Douala, la capitale économique du Cameroun. C’est d’ailleurs avec l’intention d’en faire sa nouvelle carrière qu’il émigre depuis le Maroc jusqu’en Europe, parmi un flot de migrants, à l’âge de 26 ans.

Seul et sans argent, Ngannou vit comme un sans-abri dans les rues de Paris. Une situation qu’il a connu également lors de son passage à Tanger.

Sur son compte twitter, Ngannou s’est confié sur une période difficile de sa vie, durant laquelle il avait traversé clandestinement vers l’Europe depuis le Maroc :

«C’était en décembre 2012, j’étais encore à Tanger, au Maroc, à essayer de trouver mon chemin vers l’Europe. Je dormais dehors dans les bois et je n’avais rien d’autre que les vêtements que je porte dans la photo. Mais j’avais des rêves et de la confiance. Ce sont mes plus grands atouts qui m’ont conduit de là où j’étais il y a 8 ans à là où je suis aujourd’hui».

Avant de conclure : «Ne laissez jamais personne vous enlever vos rêves et votre confiance ou vous dire que vous ne pouvez pas réussir ou que vous ne pourriez pas réussir sans eux».

Heureusement pour lui, il est repéré par une association humanitaire nommée La Chorba à Paris qui le recueille. Au sein de l’association, il donne un coup de main pour la distribution des repas aux plus démunis.

La salle d’arts martiaux MMA Factory est d’ailleurs voisine de cette association et Ngannou espère alors pouvoir s’y entraîner. Présenté à l’entraîneur principal, Fernand Lopez, par le directeur de l’association, il impressionne par son physique et se voit ouvrir les portes de sa salle gratuitement.

Dès novembre 2013, Francis Ngannou commence sa carrière en participant à un tournoi de pancrace des poids lourds, soit les combattants pesant plus de 93 kg (205 lb), organisé par la promotion française 100% Fight.

Ngannou a participé principalement pour des organisations régionales dans divers endroits à travers l’Europe, pour un bilan de 5-1, finissant tous ses adversaires, avant de signer à l’Ultimate Fighting Championship (UFC) à l’été 2015.

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