7 Fondations politiques et des centres de réflexion lancent l’«appel à un Maroc de la citoyenneté renouvelée»
Mohamed Khalil
Les Sept Fondations nationales et Centres de réflexion qui ont pris l’initiative de réunir une conférence sous le thème «Un dialogue national global pour un Maroc de la citoyenneté renouvelée» ont lancé, samedi au siège national du Parti du progrès et du socialisme à Rabat, un appel à l’ensemble du peuple marocain, afin de «bâtir un Etat démocratique moderne où les fondements de la construction démocratique se basent sur les libertés publiques et les droits de l’homme tels qu’ils sont reconnus, mondialement, «dans leur universalité et indivisibilité».
Cet appel a sanctionné une série de réunions, désormais ouvertes à d’autres institutions et aux bonnes volontés qui partagent les mêmes préoccupations.
Et c’est à Ismaïl Alaoui qu’il a été confié la tâche de présenter, lors de la conférence en présentiel mais respectant les impératifs de la gestion sanitaire de la pandémie du Covid-19, l’«Appel de la citoyenneté». Il a, dans un premier temps donné lecture à la plateforme d’action commune de ces Fondations et Centres qui ont été rejoints par trois autres Fondations (et pas des moindres) sachant que la porte reste ouverte à toute institution qui épouserait les objectifs tracés par les initiateurs de cette action qui se veut être «loin de toute surenchère politique, ou calculs électoraux ou concurrence partisane».
La parole sera donnée, ensuite, à personnalités de divers horizons qui ont échangé sur la thématique retenue par la conférence, tout particulièrement en ce qui concerne la citoyenneté et l’absentéisme politique et électoral, tout en émettant, toutefois, leurs avis sur ce qui «retarde» le Maroc d’aujourd’hui….
Ainsi, tour à tour, une dizaine de philosophes, historien et experts se sont succédé pour donner leurs avis sur le contenu de la plateforme commune. Il s’agit notamment de : Abdou Filali Ansari, Abdelouahad Sebti, Oum Al Banine Lahlou, Saïd Bensaid Alaoui, Noureddine Afaya, Hasna Abou Zeid, Azzouz Sanhaji, Ahmed Ouahmane, Mohamed Chaouki et Othmane Bakka, avant de donner la parole au journaliste Koukaz, seul à avoir voulu s’exprimer.
Par la suite, les représentants des Fondations et Centres de réflexion réagiront aux différents échanges. Il s’agit, dans l’ordre, de Mohamed Al Achaari (Fondation Abderrahim Bouabid), Dr Abdel Fassi (Fondation Allal Fassi), Mohamed Chakir (Fondation Mohamed Hassan Ouazzani), Khalid Kadiri (Fondation Kadiri), Khalid Soufiani (Fondation Abec Jabri) et Mustapha Ouaziz (centre d’études et de recherche Mohamed Bensaid Aït Idder).
Les 16 intervenants ont exprimé leurs visions sur le sursaut national auquel la conférence appelle.
Ces interventions ont tourné autour de plusieurs axes. Nous pourrons résumer leur quintessence en «le passage de l’Etat vainqueur à l’Etat de l’égalité», loin de «la violence légale», de la dualité « de la culture de l’unanimité non-déclarée et de la culture de la contestation», de «la nouvelle géopolitique faite des trois Big (Pharma, techno et finance), «le pluralisme de la culture, au sens le plus large que la culture savante», de «l’indispensable abandon de la stagnation que le Maroc connait», «le rôle des élites dans ce projet», «les messages de l’initiative et de l’appel : l’action unitaire et la dialectique de la fidélité et du renouveau», «les raisons de la crise de confiance», «la nécessité de l’audace morale des élites», «la nécessité du changement du rapport entre les gouvernants et les gouvernés et de l’instauration d’un climat favorable au changement», «l’échec dans l’émergence d’un citoyen responsable et l’échec des partis politiques», «omment parvenir à un Etat de droit dont les responsables respectent les lois et les décisions», «l’audace et le courage politiques», «le débat horizontal et l’abandon de l’ignorance du citoyen»…
La conférence sera clôturée, trois heures et quart après son début, par une intervention de Moulay Ismail Alaoui qui a tiré les conclusions de ce débat collectif et serein, en promettant «l’audace de dire le droit» et de combattre «les déviations de la démocratie représentative, local, régional et national», l’économie de rente à tous les niveaux. Cela passe aussi par «la consécration des bases de l’indépendance de la justice et l’indépendance des juges eux-mêmes…
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Les 7 Fondations politiques organisatrices de l’événement :
- La Fondation Allal El Fassi
- La Fondation Abderrahim Bouabid
- La Fondation Ali Yata
- La Fondation Aboubakr Al Kadiri pour la pensée et la culture
- La Fondation Mohammed Abed Al Jabri pour la pensée et la culture
- Le Centre Mohamed Bensaid Aït Idder pour les recherches et les études
- Le Centre Mohamed Hassan Al-Ouazzani pour la démocratie et le développement humain
Trois Fondations et une Association ont renforcé la structure des Sept. Il s’agit de l’Académie Mehdi Ben Barka, de la Fondation Abdelhadi Boutaleb, de la Fondation Abdelkhalek Torres et de l’Association des Marocains Démocrates de Belgique.