Quand les zones Bour vont toute l’économie va!

Démarrage difficile de la campagne agricole

Par Fairouz El Mouden

C’est une nouvelle campagne agricole qui s’annonce encore très difficile que la précédente. Le Maroc connait depuis ces dernières années un cycle de sécheresse qui devient récurrent voire structurel. Le changement climatique a entrainé une chute drastique des niveaux de stock d’eau dans les barrages et un épuisement de la nappe phréatique et par conséquent une baisse des rendements agricoles.  La situation aujourd’hui cède la place à l’inquiétude à cause de l’absence des pluies et la poursuite des températures élevées. Plus encore, les prévisions météorologiques pour les jours qui viennent ne prévoient pas des précipitations durant ce mois d’octobre.

Les agriculteurs sont aujourd’hui découragés pour entamer les labours des terrains et encore plus pour aller s’approvisionner en semences certifiées et autres intrants agricoles.  La situation est d’autant plus critique que la période des semis des différentes cultures (céréales, légumineuses…) s’approche et commence vers la fin du mois d’octobre. Plusieurs millions d’hectares soient 7 millions d’hectares situés dans les zones Bour sont concernés soit près de 80% de la surface agricole utile (SAU). Le 1 million restant occupe les zones irriguées.

Selon Abbes Tanji, chercheur agronome, si les 7millions d’hectares se portent bien, c’est automatiquement toute l’économie qui va bien. Mais malheureusement, dit-il, la succession de deux années de sécheresse combiné à la situation sanitaire actuelle et à l’absence de soutien financier du monde rural sont des contraintes majeures pour le secteur agricole, notamment en cette période de démarrage de la campagne céréalière. Notre interlocuteur s’interroge en effet sur le rôle dans la conjoncture actuelle du fonds de développement rural et du fonds de développement agricole pour atténuer les effets de la sécheresse et soutenir les agriculteurs.

Faible soutien financier et alerte sur les subventions des semences certifiées?

Il rappelle qu’a cause de l’absence des pluies, le niveau des barrages dans les zones irriguées devient critique, notamment dans la zone Sous où certains barrages sont à sec et la pénurie d’eau devient préoccupante.

Du côté du cheptel, les éleveurs craignent à leur tour la famine des animaux pour cause du manque de stocks des fourrages et des parcours dénudés en cette période de naissance. Les éleveurs briguent la clémence du ciel en attendant des jours meilleurs…

Aujourd’hui, en reproche au département de l’agriculture le faible soutien financier à un secteur en détresse.   Selon certaines sources d’informations, les subventions des semences certifiées (100 dirhams/ quintal) risquent de sauter faute de budget au niveau du ministère des finances. A la date d’aujourd’hui, la SONACOS n’a pas encore commencé la commercialisation de son stock de semence.

Les coûts de production augmentent sans cesse, regrettent les agriculteurs qui pointent du doigt aussi le prix élevé du gasoil et les prix des engrais.

Certes la situation varie d’une région à l’autre. Si la région du nord du pays et du Gharb dispose aujourd’hui de suffisamment d’eau dans les barrages pour irriguer les différentes cultures, le niveau des stocks d’eau est quasi épuisé dans la région du Sous connue par son grand potentiel de production des fruits et des légumes destinés à la fois au marché local qu’au marché extérieur. D’où la flambée actuelle des prix des fruits et légumes. Un renchérissement qui n’est pas prêt de s’estomper et de s’accentuer par le jeu de l’intermédiation et de spéculation qui grève sérieusement le panier de la ménagère…

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