Par Abdeslam Seddiki

On s’attendait à un bilan de 100 jours comme il est de coutume, période coïncidant avec un délai de grâce. Finalement, c’est un bilan de 120 jours qui vient d’être annoncé ce lundi par le gouvernement avec 120 mesures. Pas plus pas moins ! Il faut saluer de prime abord cette initiative qui vient à point nommé pour marquer la rentrée politique et créer, éventuellement, une dynamique dont le pays a besoin en ce temps de morosité, même si le parlement ne fera sa rentrée que le 13 octobre prochain (Deuxième vendredi du mois comme le veut la Constitution).

Les 120 mesures sont présentées selon les axes du programme gouvernemental en optant à la fois pour une approche transversale et sectorielle. Ainsi, elles sont déclinées successivement sur cinq axes: la consolidation du choix démocratique; la consolidation des valeurs de probité, la réforme de l’administration et la gouvernance; le développement du modèle économique et la promotion de l’emploi et du développement durable; la consolidation du développement humain et de la cohésion sociale; le renforcement de la place du Maroc sur l’arène internationale.

Sans analyser dans le détail l’ensemble des mesures, contentons-nous dans cette rubrique de faire quelques remarques :

D’abord, au niveau de la méthode, il aurait mieux fallu se limiter à des mesures ciblées qui ont un impact direct sur le citoyen et sur lesquels le gouvernement s’était engagé auparavant. En pareille circonstance, on annonce surtout des mesures nouvelles et originales. Voire mobilisatrices.  Or, dans le catalogue  des 120 mesures, il y a de tout : l’essentiel et l’accessoire. On y trouve pratiquement tout ce que le gouvernement a fait depuis son investiture!

Ensuite, en s’inscrivant dans la continuité du gouvernement précédent, il y a nécessairement des recoupements entre des actions non achevées de l’ancienne équipe – pour des raisons de calendrier ou d’opportunité -, et les mesures annoncées par l’équipe Othmani. A tel point que certaines mesures apparaissent soit comme du réchauffé, soit carrément comme du «copier- coller».

Mais dans l’ensemble, le gouvernement n’a pas fait de faux départ. Reste à savoir s’il dispose de suffisamment de souffle pour poursuivre le marathon avec la même énergie et la même détermination. Apparemment, l’équipe aux commandes se montre soudée et homogène, bien qu’on ait du mal à le croire au vu de certaines déclarations faites ici et là.

Bien sûr, en démocratie tout reste discutable, surtout lorsque les attentes sont énormes et les besoins incommensurables. Il y aura forcément des mécontents, surtout lorsque l’on déshabille Pierre pour habiller Paul. Il est regrettable que notre pays ne dispose pas d’Instituts de sondage reconnus pour mesurer à la fois le niveau de satisfaction de la population et la popularité du gouvernement Devant ce vide, chacun donne libre cours à son imagination…