5 ans déjà après sa constitutionnalisation, l’Amazigh sous la loupe de l’IRCAM

L’institut royal de la culture amazighe (IRCAM) a organisé jeudi  28 juillet à son siège à Rabat une conférence placée sous le thème : «acquis, limites et perspectives» dans le cadre de la commémoration des cinq années de constitutionnalisation de la langue amazighe.

Avant 2001, la situation de l’amazigh 2001 était «critique», malgré les efforts  déployés par les acteurs du domaine de l’art  et  de la  culture,  ainsi  que la  société civile, a souligné Ahmed Boukous, recteur de l’IRCAM.

Selon lui, «de nombreuses réalisations importantes ont été accomplies dans le domaine de l’enseignement à travers la préparation des manuels scolaires, la contribution à la formation des enseignants…». Mais selon lui, des entraves persistent. D’ailleurs, il a qualifié le bilan de l’année scolaire 2015-2016 de modeste. Selon le recteur de l’IRCAM, le rythme de l’enseignement de l’amazigh est faible, puisque dans le primaire, il y’a peu d’enseignants et de professeurs formés à l’enseignement de l’amazigh. Au niveau de l’enseignement supérieur, a-t-il fait savoir, seule l’Université Ibn Zohr d’Agadir dispose d’une filière d’études amazighes. Depuis l’année de 2012, ajoute le recteur, au lieu d’assister à une évolution, c’est plutôt à une stagnation que le Maroc a eu droit étant donné le retard d’adoption de lois organiques en la matière.                  

De son côté, l’ex ministre Mohand Laenser et actuel président du conseil régional de la région de Fès-Meknès, a souligné que l’amazigh a eu un retard de 60 ans et pas uniquement 5 ans après sa constitutionnalisation en 2011. Il estime que le coté faible dans le dossier de l’amazighité au Maroc réside dans l’absence de diffusion  et  de rayonnement de la  langue standard avec l’alphabet Tifinagh afin que cette langue soit parlée par tous les citoyens.

Quant à Mohamed Lotfi Mrini, Secrétaire général du ministère de la culture, il a affirmé qu’il y a une volonté politique forte pour la mise en application des deux lois organiques. Soulignons que l’amazighité a été soutenue par  le Ministère dans  les politiques publiques, notamment à travers le soutien accordé aux festivals, manifestations  culturelles  et  artistiques, ainsi  que la  nouvelle approche participative dans le soutien des industries culturelles et artistiques. Pour ce qui est du Conseil national des langues et de la culture marocaine, le ministère de la Culture, a-t-il ajouté, a proposé sa propre vision dans l’élaboration de cette structure.

Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication et porte-parole du Gouvernement s’est  félicité du bilan de l’amazigh dans les médias et la  télévision  marocaine, ainsi que les avancées qui ont  été enregistrées dans le domaine du cinéma et de la création.

Mohamed Nait Youssef

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