60 artistes femmes à la Biennale internationale de Rabat

Chose promise, chose due ! Rabat a désormais sa Biennale. Du 10 septembre au 10 décembre 2019 se tiendra cet événement culturel et artistique d’envergure. L’annonce en a été faite par les organisateurs lors d’un point de presse lundi 11 mars au Musée Mohamed VI d’art moderne et contemporain (MMVI).

La capitale du Royaume vibrera pendant un mois aux rythmes de la première Biennale d’art contemporain sous le thème : «un instant avant le monde». La manifestation a sa propre ligne éditoriale et sa spécificité. Plus de 60 artistes femmes de 30 nationalités dont 12 Marocaines venues de divers domaines, horizons et sensibilités artistiques partageront leurs univers et vision avec le grand public.  La biennale s’ouvrira sur toutes la ville et ses espaces emblématiques, à savoir le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain, la villa des arts, l’espace expression CDG, le Musée des Oudayas , Borj Addoumoue, Fort Rottenburg , le musée bank Al  Maghrib et d’autres espaces.

Dans ce cadre, les œuvres dialogueront à la  fois avec cet esprit des lieux et le public marocain et étranger assoiffé d’art et de culture. «Certes, pendant les années 70, il y a eu des tentatives de création de biennale, mais cette édition se veut une première. Une telle biennale à Rabat avec une volonté de l’Etat de mettre en place une véritable structure culturelle va mettre en évidence une création artistique. Et  ça c’est quelque chose de nouveau », a fait savoir Abdelaziz El Idrissi, directeur du MMVI. Pour lui, cette biennale est ouverte et internationale. D’ailleurs,  c’est pour cette raison, a-t-il ajouté, que «la fondation a tenu d’abord à se mettre en contact  avec un certain nombre d’acteurs culturels». Le passé sera lié au présent. Le musée de l’histoire et  des civilisations sera un partenaire qui va prêter des collections pour relier la création artistique aux racines de la ville de Rabat et le reste du pays,  conclut-il.

 «Il est de la nature même du tout nouveau commencement qu’il fasse irruption dans le monde comme une improbabilité infinie ». C’est avec ces mots de la philosophe et politologue Hannah Arendt qu’Abdelkader Damani, Commissaire général de la Biennale de Rabat, directeur du Fac Centre-Val de Loire, s’est exprimé sur la philosophie et l’esprit de cet événement qui répond, selon lui, à une égalitaire entre les hommes et les femmes. Une question qui demeure pour lui anthropologique ! «C’est pour cette raison que j’ai proposé une exposition à 100% féminine et dans   chaque édition, on pourra s’écrire une nouvelle histoire de l’art », a-t-il dit.  Ainsi, celui qui a fait la Biennale de Dakar a insisté sur le principe de l’ouverture de cette manifestation sur la ville et ses lieux modernes et patrimoniaux. Le choix de la période de la tenue de la Biennale n’est pas anodin. Car, avec les rentrées scolaires et universitaires, les élèves et les étudiants profiteront davantage de cette manifestation de grande facture.

Mohamed Nait Youssef

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