L’exposition «Water, Please» d’Olivier Monge

Immersion dans le patrimoine immatériel et hydraulique de Marrakech

La Fondation Montresso présente, jusqu’au 17 janvier prochain au « Jardin Rouge » à Marrakech, l’événement « Water, Please », un projet de résidence de l’artiste-photographe français, Olivier Monge, réalisé autour du patrimoine immatériel de la cité ocre et de la thématique de l’eau dans la ville.

M. Monge s’est, ainsi, emparé du sujet de l’identité et du patrimoine ancestral de cette cité pour développer un récit photographique réalisé lors de ses résidences artistiques au « Jardin Rouge », souligne la Fondation dans une note de présentation de cette exposition.

« Il ne s’agit pas d’un travail documentaire mais d’une interprétation du photographe de précieuses richesses immatérielles de Marrakech, qui s’est construite autour de l’eau », explique la même source.

Et d’enchaîner qu’au fil des siècles, les aménagements hydrauliques ont permis d’en faire « la ville jardin », notant que l’urbanisation de Marrakech « a complètement changé le système hydraulique millénaire, remplaçant les bassins de réserve et les Khettaras par des canalisations souterraines ».

De la même manière, poursuit la Fondation, « la Palmeraie a laissé place à l’agrandissement de la ville », ajoutant que « sans lyrisme, Olivier Monge pose son regard sur ce que nos yeux dans notre quotidien ne voient pas ou plus : l’eau, le palmier, la Khettara, l’oued, le brise-lames ».

Il compose en images « une morale de l’essentiel », relève le document, soulignant que « pour l’eau et le palmier, la superposition de dizaines de photographies fait apparaître une trame insolite nous laissant libres de construire un nouvel imaginaire ».

Alternant jeux d’ombres et changement d’échelle, l’artiste « nous guide dans une cartographie de vue aérienne ou satellitaire révélant sous un autre prisme les Khettaras et les oueds ».

« Sculptural et intangible, le brise-lames du pont de Tensift est perdu dans une lumière très dure, comme figé, dans une beauté qui résiste », lit-on dans la note de présentation, qui qualifie de « troublant » le « voyage mémoriel » proposé par Olivier Monge.

« Ses images fragmentaires s’approchent au plus près de la matière. Ses noirs profonds extraient le sujet de son environnement, révélant une beauté chaotique, qui semble inobservable sans le rapport distant que l’artiste nous impose », explique-t-on, ajoutant qu’il émerge de cet ensemble photographique « un sentiment d’intemporalité et d’interrogations de perceptions des espaces ».

« Water, Please » est ainsi « une invitation à la contemplation du temps mais aussi une préoccupation de rendre intelligible le nécessaire ancrage de nos identités culturelles immatérielles. Dépourvus de leurs fonctions initiales, les objets disparaissent, les images fabriquées d’Olivier Monge deviennent alors, la traduction sensible, de l’enjeu de la préservation de ce paysage si singulier », conclut la Fondation Montresso.

Né en 1974, Olivier Monge, diplômé de l’ENS Louis Lumière, est photographe membre de l’agence MYOP. Son travail à la chambre grand format traite essentiellement de la représentation du territoire et de l’impact de l’Homme sur son milieu.

Parmi ses nombreuses publications, on notera notamment Nice, hier et aujourd’hui, Gilletta, 2003; Le port de Nice des origines à nos jours, La promenade des Anglais, Territoire, 2005; Nice Torino, Territoire-Gilletta-Happax, 2007.

L’idée de patrimoines est au centre des préoccupations et des travaux de M. Monge, qui est aussi co-fondateur de l’association Territoire et de la Galerie photographique « Fermé Le Lundi », dont il est le directeur artistique.

Animé par une approche transversale associant regard artistique contemporain et sensibilité à l’égard des enjeux actuels des destinations de loisirs, il a réalisé d’importants projets sur les stations de ski, les calanques de Marseille et l’île du Levant.

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