Par Hajar Erraji -MAP
Nombreux sont ceux qui se sentent enfermés, solitaires ou craignent d’emprunter les moyens de transport public durant ces temps de pandémie qui exigent la distanciation sociale afin de ralentir la propagation du coronavirus. Une solution ? Faites du vélo. Les Marocains font plus de vélo que d’habitude. Il s’agit d’une excellente façon d’accomplir des tâches, de prendre l’air et de bouger tout en gardant la distance physique recommandée.
La crise de la Covid-19 a coupé les trajets domicile-travail et les activités de groupe impliquant des voyages de toutes sortes, jetant ainsi les sports de loisirs du monde entier dans un froid glacial. Mais le vélo, ami de l’environnement et de la santé, s’est non seulement révélé être largement à l’épreuve des pandémies, mais il semble aussi gagner en popularité dans de nombreuses villes du monde, déclare à la MAP l’expert en environnement Said Chakri.
Il explique que le vélo, en tant que moyen de transport fiable, propre et respectueux de l’environnement, est reconnu comme un élément clé de la « récupération verte » post-Covid-19.
Il permet, en outre, de respecter les mesures de distanciation physique et d’éviter l’encombrement des transports publics, ajoute l’expert.
Cette « star de la pandémie », célébrée le 03 juin par la communauté internationale, regorge également de bienfaits en termes d’environnement.
« Lorsque l’ONU a décrété la journée de la bicyclette en 2018, elle a bien mentionné que le vélo est un moyen de transport simple, accessible, fiable, propre et durable », fait savoir M.Chakri.
Selon l’expert, le vélo est l’un des modes de transport le plus écologique possible puisqu’il n’entraîne aucune émission de CO2 et réduit ainsi globalement l’empreinte carbone individuelle, principale mesure permettant de quantifier l’impact d’un individu ou d’une entité sur l’environnement.
Au Maroc, comme dans de nombreux pays, le premier émetteur de ces gaz c’est les transports ce qui fait de la réduction du trafic automobile l’un des grands leviers pour agir sur la réduction de ces émissions, constate-t-il.
Les objectifs affichés par les politiques publiques depuis une vingtaine d’années en faveur du transfert modal, modification des parts de marché des différents modes de transport entre elles, découlent de cette logique, poursuit-il.
Il s’agit en l’occurrence de transférer une partie des déplacements effectués en voiture particulière vers les transports en commun et les mobilités actives, notamment le vélo et la marche. Pour une bonne raison, ces dernières sont les seules qui, mues par l’énergie humaine, ne consomment pas la moindre goutte de carburant et donc n’ont aucun impact négatif sur le climat, enchaîne l’expert.
En dehors de ses vertus écologiques, la bicyclette demeure un allié incontournable pour se procurer une bonne santé physique et morale.
« Comme toutes les activités physiques régulières, faire du vélo présente beaucoup de bienfaits pour le corps. Il s’agit notamment de l’effet bénéfique sur le système cardiovasculaire surtout que la bicyclette contribue à la stimulation du muscle cardiaque et à l’abaissement du rythme cardiaque », fait remarquer le médecin généraliste Yassine Belfaqih, ajoutant que le vélo impacte positivement la pression artérielle et le niveau du cholestérol.
D’après le médecin, le vélo concourt également à l’amélioration des fonctions respiratoires et l’augmentation du volume pulmonaire.
Il est considéré comme un sport porté, c’est à dire que la personne ne porte pas son poids. Du coup c’est un sport plus facile à faire et donc accessible à tous types de personnes, détaille-t-il.
M.Belfaqih relève, en outre, que le vélo, comme d’autres sports, déclenche la sécrétion d’endorphines, ce qui réduit le stress, l’anxiété et même les risques de développer une dépression, permettant ainsi une diminution des traitements médicamenteux et donc moins d’effets secondaires.
La pratique de ce sport a un effet positif sur l’oxygénation du cerveau, ce qui permettra d’améliorer les capacités cognitives, telles que la mémoire et la concentration, affirme-t-il.
Depuis 2018, le 3 juin est célébré comme la Journée internationale du vélo. Cette Journée mondiale vise à encourager les États membres des Nations Unies à accorder à la bicyclette une place particulière dans les politiques et programmes de développement, mais également à améliorer la sécurité routière grâce à des infrastructures de transport adaptées.
Elle invite également chacun d’entre nous à privilégier et à préconiser l’utilisation du vélo pour promouvoir le développement durable, enrichir l’éducation, notamment physique, des enfants et des jeunes, promouvoir la santé et prévenir les maladies.