Sur le vif
Mohamed Nait Youssef
Les femmes des quatre coins du monde viennent de faire leur bilan à l’occasion du 8 mars, journée internationale des droits des femmes. Ce jour, au-delà de son apport symbolique, est un temps fort pour rappeler les luttes acharnées menées par les femmes, mais aussi les hommes pour l’égalité des sexes, la parité, la justice sociale et la reconnaissance des droits sachant qu’un long chemin reste encore à parcourir en la matière.
Ces derniers temps, le nom de l’universitaire, sociologue et féministe marocaine, Fatima Mernissi, connue pour son militantisme et ses combats pour que la femme ait sa place au sein de la société, est revenu en force sur la scène culturelle et artistique nationale. Un esprit libre et vivant. Sur les planches, la pièce de théâtre, «Rêve sans frontières/Fatéma Mernissi», revisitant l’œuvre de cette figure de proue, décédée en 2015 à Rabat, a été jouée avec brio, le 24 février au Théâtre National Mohamed V de Rabat, le 26 février aux étoiles de la Médina à Fès, le 03 mars à l’Institut Français de Meknès et le 08 mars à l’Institut Français de Agadir, par les deux talentueuses comédiennes Amal Ayouch et Sanae Assif.
Cette pièce est non seulement un clin d’œil à un personnage emblématique ayant marqué le paysage culturel et associatif national, mais aussi un regard profond sur la réflexion, la vision et le parcours d’une femme charismatique et douée ayant consacré sa vie à la cause des femmes et leurs conditions au Maroc et dans le monde arabe. Sur scène, les comédiennes ont rendu un vibrant hommage à Fatima Mernissi, et ont donné un écho à ses pensées, à ses idéaux, à ses réflexions toujours d’actualité. Un vrai exemple à suivre! Sur le grand écran du Musée Mohammed VI d’Art Moderne et Contemporain, le nouveau film, «la Soltana inoubliable», du réalisateur marocain Mohamed Abderrahmane Tazi, a été projeté en avant-première, le mardi 8 mars 2022. Le film retrace le parcours singulier dans les domaines de la recherche, de la lutte et du travail associatif. Le scénario est écrit par la cinéaste Farida Belyazid. Quant au premier rôle, il a été confié à l’actrice et comédienne, Meryem Zaimi.
Deux événements artistiques phares rafraichissant la mémoire d’une intellectuelle et militante pour que ses lettres de noblesse et sa pensée universelle perdurent et traversent les temps. Il faut également rappeler que dans ce cadre les rôles et les tâches à la fois de l’écriture et de l’expression artistique dans la lutte pour une société prospère, démocratique, épanouie, progressiste où les valeurs de l’égalité, de la justice sociale occupent une place de choix. Incontestablement, l’acte d’écrire ou de créer a cette fonction salvatrice, révélatrice, mais, au-delà de cette confirmation de soi dans le monde, il y a cette urgence de lutter contre les injustices, les anomalies et les maux auxquels notre société fait face. Aujourd’hui, comme hier d’ailleurs, les femmes artistes ou écrivaines sont invitées à apporter leur pierre au grand édifice et porter le flambeau pour éclairer les esprits, renforcer les acquis, et surtout continuer les combats, sur tous les fronts…jusqu’au bout !