Khalid Tinasti : « une filière à fort potentiel est mise sur les rails »

Réglementation de la culture du cannabis,

Avec la réglementation de la culture du cannabis au Maroc, « c’est toute une filière à fort potentiel de développement qui est mise sur les rails », a souligné l’expert marocain, Dr Khalid Tinasti, enseignant invité à l’Institut des Hautes études internationales et du développement (IHEID) à Genève.  » Avec la mise en place d’un cadre juridique et d’une agence dédiée, le Maroc a franchi un pas important permettant pour la première fois la création de filières organisées légalement du cannabis, qu’il s’agisse d’usage à des fins médicales, cosmétiques, thérapeutiques, de bien-être ou industriels pour le chanvre », a affirmé Dr Tinasti dans une déclaration à la MAP.
Autant de créneaux qui offrent des débouchées légaux pour les producteurs qui vivent dans des zones de monoculture dans les régions définies par la loi, a-t-il poursuivi.

Pour l’expert marocain, cette nouvelle démarche sur le cannabis est l’expression « d’une prise en compte de la réalité du terrain », et « d’un tout début de changement de paradigme » sur cette substance, tout en restant en conformité totale avec la loi internationale et avec les usages qui sont permis sous les conventions internationales ».
Elle permettrait aussi, a-t-il soutenu, de renouer des partenariats entre exploitants et industriels afin de ramener du savoir-faire vers ces producteurs pour développer leur processus de production, et de transformation du cannabis.
Le Maroc prend ainsi, a-t-il poursuivi, « le chemin qui lui est possible pour trouver une approche réaliste, durable et inclusive » sur la culture du cannabis, ajoutant que « c’est une opportunité économique pour les paysans, et une bonne nouvelle pour les patients qui en ont besoin pour des raisons thérapeutiques ».

Dr Tinasti a insisté, d’autre part, sur l’importance de tirer profit des expériences menées dans d’autres pays tels que les Etats Unis et le Canada, afin de mesurer les avantages et le rendement aussi bien dans le secteur médical que récréatif.
Il a, par ailleurs mis, en avant les missions assignées à l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis, qui a tenu, jeudi dernier, son premier Conseil d’administration sous la présidence du ministre de l’Intérieur, Abdelaouafi Laftit, et ce en application des dispositions de la loi 13.21 relative aux usages licites du cannabis.
L’ordre du jour de cette réunion a porté sur plusieurs points, dont l’approbation de l’organigramme de l’Agence et du statut de son personnel, ainsi que sur son budget au titre de 2022.
L’ANRAC assure la mise en œuvre de la stratégie de l’Etat dans le domaine de la culture, de la production, de la fabrication, de la transformation, de la commercialisation, de l’exportation du cannabis et de l’importation de ses produits à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles.

Le plan d’action de l’Agence au titre de l’année 2022 comprend plusieurs axes, dont l’adoption des cahiers de charges fixant les critères techniques afférents aux activités de la culture, de la production, de la transformation et de l’industrialisation du cannabis, ainsi que de ses semences et des plantes, de la commercialisation, de l’exportation et de l’importation de ces produits à des fins industrielles, tout en entamant les procédures d’octroi des autorisations aux opérateurs nationaux et internationaux dans l’industrie du cannabis médical et industriel, aux sociétés de semences, aux pépinières, aux compagnies de transport, outre la création des premières coopératives pour la transformation et l’industrialisation des produits locaux dont les membres sont des agriculteurs locaux.

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