Réunion du Sous-Comité des questions économiques et commerciales de l’UA
Le Maroc qui assure la présidence du Sous-Comité des Représentants Permanents de l’Union Africaine, chargé des questions économiques et commerciales a réitéré, mercredi à Addis-Abeba, l’importance cruciale et vitale de la coopération et du partenariat interafricain.
«Tout en vous remerciant tous à l’avance de vos contributions, je vous réitère l’importance cruciale et vitale de la coopération et le partenariat interafricain qui demeurent indispensable pour lever les défis qu’affronte le continent africain», a souligné l’Ambassadeur Représentant Permanent du Royaume auprès de l’UA et la CEA-ONU, Mohamed Arrouchi qui a présidé une réunion du Sous-Comité.
Cette réunion du Sous-Comité des questions économiques et commerciales revêt une importance particulière, puisqu’elle se tient en perspective du premier Sommet de l’UA sur l’industrialisation et la diversification économique, lequel devra répondre aux attentes majeures du continent en matière de développement industriel en Afrique et faire de ce dernier un levier majeur pour la réalisation de l’agenda 2063 et les objectifs de développement durable de l’ONU, a relevé M. Arrouchi.
«Nous nous réunissons, aujourd’hui, alors que le continent africain fait face à des défis économiques croissants sous l’impact du changement climatique, de la pandémie de la Covid-19 et ses répercussions socio-économiques et des défis sécuritaires qui pèsent toujours sur la dynamique de développement et de la reprise post-Covid-19 », a fait remarquer le diplomate marocain.
En effet, les perspectives économiques en Afrique indiquent clairement que la pandémie et le nouveau contexte géopolitique international auront certes des impacts durables sur le Continent, a indiqué M. Arrouchi lors de cette réunion tenue par visioconférence.
Les indicateurs économiques du continent passent au rouge, les uns après les autres : selon les statistique de la Banque Africaine de Développement, quelque 30 millions de personnes en Afrique ont basculé dans l’extrême pauvreté en 2021 et environ 22 millions d’emplois ont été perdus la même année à cause de la pandémie. Ainsi, les besoins de financement supplémentaires du continent pour la période 2020-22 sont estimés à 432 milliards de dollars, a noté M. Arrouchi.
Pour alarmant qu’il soit, ces chiffres ne suffit pas à cerner la gravité de la menace qui guette le continent. Car, les changements climatiques continuent de menacer directement l’activité économique et par conséquent la production alimentaire africaine tout en frappant en premier les régions les plus défavorisées du continent. Le continent perd entre 5 % et 15 % de son produit intérieur brut à cause du changement climatique, a relevé le diplomate marocain.
Les récentes difficultés liées à la conjoncture géopolitique internationale avec la récente flambée des prix alimentaires, viennent compliquer encore plus le tableau et mettre l’insécurité humaine et alimentaire sur le sentier d’une catastrophe humanitaire annoncée. Les perturbations économiques liées aux crises mondiales pourraient plonger 1,8 million de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté sur le continent africain en 2022, a-t-il ajouté.
Concernant la question du changement climatique, M. Arrouchi a souligné que bien qu’il soit responsable de moins de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, le continent africain est confronté à d’énormes défis en termes d’adaptation au changement climatique, dans un contexte déjà difficile d’instabilité, de faible développement socio-économique, et d’insécurité alimentaire.
D’autre part, le diplomate marocain a noté qu’en l’espace d’une décennie, l’Afrique est devenue non seulement un lieu de retour et de redéploiement des combattants terroristes étrangers, mais aussi un espace producteur de groupes terroristes encourageant la haine et l’extrémisme violent.
Le coût économique du terrorisme, a été multiplié par 9 depuis 2007, totalisant plus de 13 milliards dollars en 2019, soit 49% de l’impact économique mondial. Ces défis constituent un obstacle majeur qui annihile tous les efforts des Etats et de l’Union pour la préservation de la stabilité, a-t-il dit.
Evoquant l’intégration économique, le diplomate marocain s’est félicité des progrès réalisés dans la mise en œuvre des décisions relatives à la ZLECAf et a appelé à cet égard de continuer ces efforts visant l’opérationnalisation effective de cette Zone.
Le prochain Sommet de l’UA sur l’industrialisation et la diversification économique constitue un tournant historique dans l’architecture économique de l’UA. « Nous l’abordons en étant conscients des défis de l’Afrique, mais aussi confiants en ses atouts », a soutenu M. Arrouchi.