Portrait d’Agadir
Saoudi El Amalki
De quelle levain est montée cette femme des sentiers battus, crescendo à vive allure ? telle une nymphe naissante du mirador Amazigh à la sublime plage de Merleft,Khadija Arouhal naquit sous l’aile bienveillante de son parrain qui n’est autre que maître Abdeltif Ouammou depuis déjà plus d’une décennie.
Bien inspirée par cette compagnie mirifique, elle s’édifiera, chemin faisant, ses propres ailes par le biais desquelles, elle se fraiera les pistes sinueuses de la Politique, jusqu’à y trôner au faîte de la hiérarchie partisane, la plus noble et prisée de l’élite nationale. Fière de sa féminité et de son identité, Khadija fait splendidement usage de son immense talent de poétesse raffinée et de présentatrice d’émissions de fine fleur.
A l’hémicycle où elle s’est érigée entre autres, en farouche plaidoyer de la cause Amazighe, et en émissaire flamboyante pour l’intégrité nationale à Johannesburg, en plus des tâches courantes de députée assidue et impétueuse. Sans nul signe de fléchissement et en dépit de coups bas qu’elle ne cesse de concéder avec résilience, elle poursuit son parcours bûcheur,en vue d’honorer les missions assignées, avec brio et grâce.
Toujours égale à elle-même, elle monte les monts et descend les vals, dans les recoins reculés des douars et faubourgs pour aller à la rencontre des campagnardes, vêtue en parure du terroir et usant de la langue du bled avec une humilité saisissante.
Sur ce, elle ne s’est jamais dérobée de son origine ni de ses fibres traditionnelles auxquelles elle voue gloire et dignité incommensurables. Bien au contraire, elle s’est constamment associée à leurs attentes, leurs soucis et leurs aspirations à de lendemains meilleurs.
Khadija œuvre sur tous les fronts, sans relâche ni répit et sans pour autant, dédaigner son combat inlassable pour la femme violentée, exclue ou victime des égrégations et d’abus sexuels. Elle a toujours su garder son naturel féminin en prenant bien soin de son éloquence, de son élégance et en un seul mot, de sa féminisation avec laquelle elle apparente un tempérament aqueux et un tact fluctuant.
Grâce à toutes ces vertus que le personnage de Khadija dispense à souhait, elle est parvenue, en un temps record à jouir de l’estime et de l’acception de son entourage et à conquérir les cœurs de ses connaissances de tous bords.
En guise de conclusion de ce modeste portrait à son adresse, on aimerait dédier à cette icône aède amazighe qui sème le bonheur et la liesse dans les montagnes, cet alexandrin du français Charles Baudelaire, de son recueil «Les fleurs du mal», extrait de son célèbre poème «L’albatros» :
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.