L’inflation s’aggrave d’un mois à l’autre

Hausse de 7,8% de l’indice des prix à la consommation en avril

Par Fairouz EL Mouden

Les tensions inflationniste s’amplifient d’un mois à l’autre et risquent de s’aggraver davantage à l’approche de la fête du mouton. Les derniers chiffres du HCP attestent ce constat et annoncent que l’indice des prix à la consommation (IPC) a connu une hausse annuelle de 7,8% au mois d’avril. Une hausse que l’on attribue à l’augmentation de plus de 16,3% de l’indice des produits alimentaires et de 2% des produits non alimentaires. 

Les craintes de voir les prix de vente s’envoler au plus haut niveau durant la période estivale qui coïncide cette année  avec Aid Al Adha et le retour des MRE inquiètent les marocains. Le jeu du marché est totalement faussé depuis des mois laissant  la spéculation prendre le pas à la vérité des prix. Aucun secteur n’est épargné aujourd’hui par cette  flambée des prix avec en tête l’agroalimentaire,  le secteur pétrolier,  BTP  et le secteur financier…   

Selon le haut commissariat au Plan, l’évolution de l’indice des prix à la consommation s’explique par la hausse de l’indice des produits alimentaires de 16,3% et de celui des produits non alimentaires de 2%. La variation pour cette catégorie passe d’une baisse de 0,1% pour le « Transport » à une hausse de 6,7% pour les « Restaurants et hôtels ». Comme nous l’avions annoncé dans nos précédentes éditions, la hausse des prix dans les restaurants, snacks et hôtels s’est faite de manière brutale mettant à mal les bourses des ménagères déjà réduites sous l’effet de l’inflation. D’aucuns estiment aujourd’hui que même en cas de baisse des prix de vente de nombreux produits, les restaurants et  snacks ne vont jamais revoir à la baisse leurs tarifs préalables puisqu’ aucun contrôle ne s’est fait et ne se fera pour revenir aux prix initial.

Le HCP rappelle que durant le mois de mars  2023, l’IPC a connu une hausse de 1,4%, résultat de la hausse de 3,2% de l’indice des produits alimentaires et de la stagnation de l’indice des produits non alimentaires.  Et d’ajouter que « les hausses des produits alimentaires observées concernent principalement les « Poissons et fruits de mer » avec 13,3%, les « Fruits » avec 11,4%, les « Légumes » avec 5,4%, les « Viandes » avec 4,1%, le « Lait, fromage et œufs » avec 0,5% et les « Huiles et graisses » avec 0,3%. En revanche, les prix ont diminué de 0,1% pour le « Pain et céréales » et le « Café, thé et cacao ». Pour les produits non alimentaires, la baisse a concerné principalement les prix des « Carburants » avec 2,9%. »

La répartition géographique place les hausses les plus importantes de l’IPC à Al-hoceima avec 3,2%, à Laâyoune avec 2,3%, à Tanger et Safi avec 2,1%, à Oujda avec 2%,à Errachidia avec 1,9%, à Beni-Mellal avec 1,8%, à Casablanca, Tétouan, Meknès et Dakhla avec 1,4%, à Fès avec 1,3%, à Agadir avec 1,0%, à Settat avec 0,9%, à Kénitra et Marrakech avec 0,8%. En revanche, une baisse a été enregistrée à Guelmim avec 0,1%.

D’ailleurs, faut-il le rappeler,  le gouvernement a montré sa limite dans la gestion des tensions inflationnistes. L’attente de voir les prix des fruits et légumes baissés de manière conséquente comme promis à plusieurs reprises par les représentants de l’exécutif n’a pas eu de suite et la flambée continue. 

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