Les tensions inflationnistes s’enflamment à nouveau
Fairouz EL Mouden
Le citoyen marocain clame fort et haut la cadence du processus inflationniste qui ne semble pas prêt de s’estomper. Le renchérissement du coût de la vie devient intenable. La flambée des prix de vente touche tous les produits sans exception aucune frappant de plein fouet le pouvoir d’achat du consommateur. Déjà cette hausse excessive et exagérée des prix des produits pétroliers qui attise la colère des marocains et qui dit long sur une situation de non régulation qui ne dit pas son nom, la variation à la hausse des prix de tous les autres produits alimentaires et non alimentaires révèle aussi une situation loin d’être normale. Le gouvernement fait toujours la sourde oreille face une forte pression inflationniste qui profite à des lobbies du secteur agroalimentaire, des produits pétroliers et du secteur de l’automobile qui fixe des marges sans précédents quasiment injustifiées !
Personne ne sait aujourd’hui qui doit intervenir pour stopper cette frénésie des prix qui s’aggrave d’un mois à l’autre et qui se généralise de plus en plus à d’autres secteurs. Dans un pays à vocation agricole qui se dote d’une politique agricole des plus innovantes et accorde des subventions aux différentes filières agricoles exportatrices affiche aujourd’hui les prix les plus élevés des fruits et des légumes. Certes le fellah reste le maillon le plus faible du secteur puisqu’il vent à des prix défiants toute concurrence et bon marché. Les nombreux intervenants de la distribution et du conditionnement ravivent les tensions sur les prix au point que la situation devient sérieusement insoutenable par le citoyen marocain. Des prix jamais vu au Maroc même dans les années frappées par les fortes sécheresses. La carotte coûte 13 dirhams le kilo, la tomate entre 8 et 10 dirhams le kilo, l’oignon coûte entre 6 et 8 dirhams le kilo, la pomme de terre 8 dirhams le kilo, les abricots verts frôlent les 25 dirhams le kilo. La tomate cerise, le brocoli, les petits pois sont vendus à 25 dirhams le kilo. Le kilo du navet dépasse les 15 dirhams, celui de la courgette varie entre 12 et 15 dirhams. Bref tous les légumes affichent une flambée sans pareille ces dernières semaines. La même cadence d’augmentation des prix de vente est observée du côte des fruits. Ainsi, l’orange pour le jus coûte plus de 18 dirhams le kilo en cette période. Les prix des pommes varient selon la qualité allant de 30 dirhams à 15 dirhams le kilo. Le prix des raisins dépasse parfois les 30 dirhams le kilo, les pêches et nectarines coûtent entre 18 et 20 dirhams le kilo. Les prix des clémentines varient entre 12 et 15 dirhams…
D’autres produits agricoles sont touchés par le processus inflationniste depuis une bonne période de manière aussi exagérée qu’injustifiée. Il s’agit des féculents, lentilles, abricots blanc, poids chiche …et des pâtes alimentaires et autres céréales dont les prix ont presque doublé. Idem pour les huiles notamment l’huile d’olive dont le prix de vente a été multiplié par deux depuis l’année dernière sous l’effet de la spéculation forte et sans corrélation aucune avec le niveau de production du secteur oléagineux. L’huile de tournesol se conforte dans les marges excessives avec un prix du litre qui se situe entre 24 et 27 dirhams. Le prix du beurre aussi est toujours très élevé et bien d’autres produits malgré la baisse des cours enregistrée au niveau du marché international des matières premières.
Les prix à la pompe qui ont montée crescendo depuis le début du Covid et n’ont pas subit de baisse en dépit des importantes révisions à la baisse des cours du baril. Le litre du gasoil dépasse 14 dirhams contre prés de 16 dirhams pour le sans plomb. Les distributeurs des produits pétroliers n’hésitent pas à faire supporter des surcoûts aux consommateurs qui ont vu leur pouvoir d’achat fragilisés voire même dégradé par les hausses répétitives des prix des carburants. D’ailleurs, faut-il le rappeler, mis à part une insignifiante baisse des prix à la pompe durant le mois de juillet, les tarifs du gasoil et de l’essence poursuivent leur hausse indépendamment de niveaux des cours du Brent qui ont fortement baissé pendant une bonne période avant de remonter dernièrement.
Les marges accumulées par les concessionnaires automobiles depuis le déclenchement du coronavirus restent arbitraires estiment certains opérateurs du secteur. Les contrats de transport signés par les concessionnaires auto sont validés et signés périodiquement et n’ont subit aucun changement de tarif. Même les frais de douane n’ont pas été revus à la hausse pour expliquer les augmentations jugées records des prix de vente de voiture au Maroc…
D’aucun s’interroge aujourd’hui sur le comment du pourquoi de cette situation ni sur les possibilités de son dénouement dans l’avenir proche. L’exécutif brille par son laxisme et justifie même parfois les dépassements et les abus et des uns et des autres. La préservation du pouvoir d’achat du marocain face à une spirale infernale de l’inflation ne semble pas une priorité de ce gouvernement qui a pourtant basé sa feuille de route sur le maintien du pouvoir d’achat du consommateur et la sauvegarde de sa dignité.