Aicha Arji rend hommage à Boris Koustodiev

À la Maison russe à Rabat

Mohamed Nait Youssef

L’artiste plasticienne marocaine, Aicha Arji Lebbar a ouvert le bal de la saison culturelle et artistique de la Maison russe à Rabat par une belle exposition individuelle, placée sous le thème «deux pays, deux regards et une passion commune », célébrant la beauté, la lumière et le dialogue interculturel. Le vernissage, dont l’animation a été assurée par Abdelati Doghmi, haut employé à la Maison russe, a eu lieu, mardi 17 octobre, en présence des personnalités des mondes de la culture et des arts. Artiste talentueuse, les œuvres de Aicha Arji puisent leurs inspirations dans sa culture amazighe authentique et originelle. En effet, ses tableaux donnent à voir un univers pictural expressif, vif, lumineux où le beau est le maître mot. À vrai dire, ses fabuleux paysages et visages dessinés sur la toile révèlent non seulement d’une ontologie directe de l’artiste peintre, mais aussi de sa sensibilité à la fois humaine et artistique. Par ailleurs, la nature dans toute sa splendeur, la femme amazighe, les magnifiques kasbahs sont omniprésents dans ses œuvres picturales.   

Hommage à Boris Koustodiev

Les travaux de Aicha Arji Lebbar dialoguent avec les œuvres du peintre russe et décorateur de scènes de théâtre, Boris Mikhaïlovitch Koustodiev.  En fait, c’est plus qu’un simple clin d’œil, mais plutôt un hommage solennel  à cette figure de proue de l’art universel.

 «Cette exposition collective est un vibrant hommage à l’artiste russe Boris Koustodiev que j’ai découvert par le biais des recherches que j’ai faites afin d’améliorer mes connaissances artistiques sur l’art russe. Et c’est là où j’ai découvert ce grand artiste.», nous confie l’artiste plasticienne, Aicha Arji.

 En cherchant, a-t-elle révélé, elle a découvert des affinités à la fois thématiques et esthétiques avec cette palette singulière russe. «J’ai découvert la manière avec laquelle il peint ; notamment la manière de sublimer un paysage même dans son aridité.», a-t-elle affirmé.

De la couleur jaillit la lumière, plutôt les lumières. Ainsi, l’artiste peintre, issue du Sud-Est marocain, a fait des couleurs et des lumières son champ de prédilection. Cette quête l’a guidée pour explorer  de nouveaux champs esthétiques.

«Boris Koustodiev  utilisait deux couleurs, sans que je le sache : le rouge et le vert que j’ai toujours baptisés  »rouge et vert majestés des couleurs ». Ce sont les couleurs de mon pays que j’aime tant ! C’est ainsi que m’est venue l’idée du thème de cette exposition  individuelle : ‘’deux pays, deux regards et une passion commune.’’», a-t-elle souligné dans une déclaration à Al Bayane.  

A travers son travail exposé à la Maison russe à Rabat, la plasticienne invite les passionnés de la peinture à une nouvelle immersion picturale au plaisir des yeux et des âmes.

Quand l’art rapproche les peuples !

Pour Aicha Arji Lebbar, rendre hommage à cet artiste complet témoigne son profond respect à la grandeur de son travail et sa profonde admiration envers lui parce que c’est un artiste qui a vécu, selon ses dires, une si courte période (de 1878 au 1927) à cause de la maladie. « J’ai pu allier le charme du passé et la vie moderne et actuelle à travers ce pont culturel et cette exposition. Ce rapprochement des travaux nous met au-delà des frontières.», a-t-elle rappelé.

Maxim Viktorovich Egorov, directeur de la Maison russe à Rabat, a souligné dans son mot inaugural que  «cette exposition nous montre combien il y a tant de points communs dans l’art  entre la Russie et le Maroc.» et d’ajouter : «en regardant les œuvres de l’artiste, j’avais l’impression que c’est la Russie qui est sur les paysages dessinés sur les toiles. Je pense que cela reflète les relations amicales entre nos deux pays.»

Les œuvres de Aicha Arji Lebbar seront visibles sur les murs de la Maison russe à Rabat jusqu’au 21 octobre.

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