Mais où en est-on de l’unification du système pédagogique du livre scolaire au niveau national

Le PPS au parlement

   M’Barek TAFSI

Un an après l’émission en octobre 2023 par le Conseil de la concurrence de son avis sur «le fonctionnement concurrentiel du marché du livre scolaire» avec ses recommandations pour l’unification du système pédagogique des livres scolaires au niveau national et l’élaboration d’un programme spécial reconnaissant au secteur public la propriété intellectuelle de ces livres, la députée Nadia Thami, membre du groupe du progrès et du socialisme à la Chambre des représentants, a adressé au ministre de l’éducation nationale, du préscolaire et des sports une question écrite pour l’interroger sur ce qui a été fait pour traduire ces recommandations sur le terrain. 

Dans son rapport, le conseil de la concurrence recommande en effet de prendre en considération dans le cadre de cette action d’unification les spécificités culturelles et sociétales du pays, tout en révisant les rôles et les tâches assignés au ministère en lien avec les manuels scolaires.

Selon ce rapport, l’Etat se doit de s’approprier la production des manuels scolaires officiels, destinés notamment au cycle primaire et secondaire, comme étant un acte constitutif de la souveraineté nationale.

Mais qu’est ce qui a été fait pour traduire ces recommandations sur le terrain et unifier le système pédagogique du livre scolaire au niveau national, notamment en ce qui concerne les matières principales, selon la députée. C’est un sujet qui préoccupe au plus haut point le groupe du progrès et du socialisme, a-t-elle dit, étant donné qu’il constitue un prélude à l’apparition à l’avenir d’une sorte de distinction entre les classes au niveau intellectuel entre d’une part une catégorie d’élèves dont la scolarisation se base sur des manuels scolaires produits localement, et une autre catégorie ouverte dès le début aux publications scolaires produites à l’étranger d’autre part. Et ce, nonobstant le débat que cela suscite autour des valeurs que ces manuels venus de l’étranger transmettent à la jeunesse marocaine, explique la députée

Pour la députée, la première victime de cette situation sont les parents et tuteurs d’élèves qui sont, malheureusement, contraints de subir de plein fouet la cherté des prix des programmes scolaires élaborés à l’étranger et qui leur sont imposés par les établissements d’enseignement privés. Ces programmes sont évidemment acceptés sans résistance, compte tenu de l’ambition naturelle des parents d’assurer à leurs enfants un parcours scolaire brillant.

Et la députée d’insister sur la nécessité pour le ministère d’intensifier ses efforts pour unifier le système pédagogique du livre scolaire au niveau national entre les secteurs public et privé d’enseignement et rompre avec la situation actuelle qui connaît la commercialisation de différentes variétés de manuels, notamment en ce qui concerne les  langues arabe et française, les mathématiques et d’autres matières scientifiques.

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