Le 22 Mars de chaque année, le Maroc ne rate pas l’occasion de célébrer la Journée Mondiale de l’Eau. Cette journée se veut une opportunité cruciale pour revenir sur l’importance et la priorité que revêt le recours à l’utilisation des ressources en eau non conventionnelles, les eaux usées en l’occurrence.
Les chiffres sont alarmants !Les ressources en eau douce au Maroc sont faibles avec un potentiel hydrique évalué à 22 milliards de m3 par an, soit l’équivalent de seulement650 m3/habitant/an, c’est-à-dire à la limite du seuil du stress hydrique de 500 m3/habitant/an. Le potentiel actuel des eaux usées évalué à près de 550 Mm3/an d’eau usée, dont 45% sont épurées. Par ailleurs, seulement 20 % du volume des eaux épurées par an (47,5 millions m3/an) sont réutilisées par le biais de 24 projets réalisés. Ce sont notamment les constats livrés par Charafat Afailal, ministre déléguée chargée de l’Eau. « Ainsi, et face à une demande croissante,à la limitation des ressources naturelles, à leur raréfaction sous l’effet du changement climatique et au potentiel considérable des eaux usées brutes, ces dernières peuvent constituer pour le Maroc une autre alternative d’eau pour des usages variés : irrigation, activités industrielles …, et permettre ainsi de renforcer la sécurité hydrique du pays »,a-t –elle commenté.
Dans ce sillage, la matinée d’information, organisée par le ministère de l’Eau à Rabat, a placé sa thématique sur : «Pourquoi gaspiller les eaux usées et négliger les chances qu’offre une meilleure gestion de ce potentiel considérable une fois traitées ?» Un tel objectif aussi ambitieux, avec une réutilisation de 325 Mm3 à l’horizon 2030, ne peut se réaliser que par un changement du modèle actuel de la gestion des eaux usées en passant du modèle du «traitement et rejet» au modèle «traitement et réutilisation».
En effet, la situation actuelle se caractérise par un taux de 80% des eaux usées générées par la société qui retournent dans l’écosystème sans avoir été traitées ou réutilisées. De plus, l’insalubrité de l’eau et le manque d’assainissement et d’hygiène font 842 000 morts chaque année. Donc les possibilités d’exploiter les eaux usées, au Maroc, sont considérables. Surtout que le coût de la gestion des eaux usées est largement compensé par les bienfaits sur le plan de la santé publique, du développement économique et de la protection de l’environnement.
Kaoutar Khannach