La Journée Mondiale du Diabète, organisée par la Fédération Internationale du Diabète (FID) et soutenue par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), est la plus importante campagne mondiale de sensibilisation au diabète. Elle a été lancée en 1991 comme réponse à l’escalade de l’incidence du diabète dans le monde.
Depuis, elle a gagné en popularité et rassemble désormais des millions de personnes dans le monde entier, dont les leaders d’opinion, les professionnels et prestataires de soins de santé, les médias, les personnes atteintes de diabète, et le grand public. Au Maroc le nombre de malades diabétiques est estimé a plus de 2 millions.
Une mobilisation collective
Depuis sa création en 1991, la Journée Mondiale du Diabète, organisée chaque 14 novembre, est le symbole d’une mobilisation collective. Son objectif : mieux faire connaître le diabète, sa prise en charge et surtout les moyens de le prévenir.
La Journée Mondiale du Diabète réunit la communauté mondiale du diabète autour d’une seule voix pour mobiliser et sensibiliser au diabète, invitant les individus et les communautés à porter l’épidémie de diabète au-devant de la scène. Aujourd’hui, cette mobilisation planétaire autour de ce fléau des temps modernes, est reconnue officiellement par les Nations Unies, une mobilisation constante conduite par la Fédération Internationale du Diabète (FID) Grace au travail qui est mené au niveau mondial par plus de 190 associations, toutes membres de la Fédération Internationale du Diabète (FID), dont la fédération Marocaine de diabète, de nombreuses activités sont organisées au profit des malades diabétiques, de leurs familles, mais aussi pour les personnes non diabétiques, qui peuvent bénéficier de tests de dépistages gratuits.
Des conférences animées par des spécialistes, des ateliers, des émissions de radio et de télévision, des manifestations sportives, des réunions d’information du public, et des ateliers et expositions sur le diabète sont au programme de cette journée.
Le diabète est une maladie très fréquente, caractérisée par une augmentation du taux de sucre, ou de glucose dans le sang (glycémie) supérieure ou égale à 1,26 g/l à jeun.
Il y a plusieurs formes ou types de diabète, suivant la ou les causes qui entraînent ce déséquilibre de la glycémie, mais les plus fréquents sont le type I et le type II.
Les différents types de diabète
Le diabète de type 1 ou diabète insulinodépendant, diabète juvénile, diabète maigre apparaît généralement durant l’enfance et l’adolescence, entre l’âge de 5 et 14 ans. Mais, des nourrissons ou des adolescents âgés de plus de 15 ans peuvent être touchés par la maladie. L’augmentation de la glycémie résulte d’une fabrication insuffisante ou absente de l’insuline par les cellules bêta du pancréas. Dans le diabète de type I, l’organisme ne reconnaît plus les cellules bêta du pancréas qui fabriquent l’insuline et il les détruit. Donc, la fabrication (sécrétion) de l’insuline est insuffisante ou totalement absente, ce qui entraîne une accumulation du sucre dans le sang (hyperglycémie). Le traitement de ce type de diabète, consiste en des injections régulières d’insuline.
En effet, c’est l’insuline qui permet au glucose d’être utilisé par les cellules du corps, soit pour être transformé en énergie, ou pour être stocké. Les malades ayant le diabète de type 1 ont besoin dès le diagnostic, et en permanence du traitement par insuline.
Le diabète de type 2 (diabète non insulino indépendant, diabète gras) apparaît généralement après l’âge de 40 ans. Il est dû à la présence de deux anomalies essentielles, défaut d’utilisation du glucose par les cellules (insulinoresistance), anomalie quantitative et qualitative de fabrication de l’insuline (insulinipénie).
Le facteur génétique est présent, mais d’autres facteurs environnementaux interviennent.
L’obésité et la sédentarité sont des facteurs favorisant le diabète. 90% des diabétiques de type II ont un excès de poids.
Les facteurs de risques
Les causes du diabète de type 2 sont nombreuses et, dans bien des cas, c’est la combinaison de plusieurs facteurs qui déclenche l’apparition de la maladie.
Le sexe : les hommes sont plus vulnérables que les femmes
L’âge : le risque augmente à mesure que l’on vieillit
Le surplus de poids
Le tour de taille élevé, soit la graisse accumulée autour de l’abdomen
Le manque d’activité physique
Les habitudes alimentaires
L’hypertension artérielle
Des glycémies anormalement élevées dans le passé
Pour les femmes, avoir donné naissance à un bébé de plus de 4,1 kg (9 livres)
L’hérédité.
L’origine ethnique : autochtone, africaine, asiatique, latino-américaine.
La situation au niveau mondial
Au niveau épidémiologique, le chiffre rendu public par l’Organisation mondiale de la Santé représente très exactement 442 millions de personnes diabétiques à travers le monde. Ce qui est très inquiétant, préoccupant c’est la progression effrénée de cette maladie. C’est la raison pour laquelle les experts estiment qu’il va y avoir plus de 600 millions de diabétique au niveau mondial a l’horizon 2035, et on imagine aisément cette progression exponentielle et son corollaire de complications inhérentes au diabète.
Le Diabète au Maroc
Il faut d’abord rappeler ici que chez nous au Maroc , la maladie diabétique touche particulièrement la tranche d’âge située entre 40 et 65 ans , autant dire celle qui est très active avec toutes les conséquences qui en découlent sur le rendement et sur le plan économique.
S’agissant des chiffres, ceux dont on dispose, et qui sont fiables , c’est ceux de l’enquête nationale de 2000, une enquête réalisée par le ministère de la santé . Il est vrai que ca date, mais on a un repère. Sur la base de cette étude qui a ciblé la population de plus de 20 ans, que la prévalence du diabète était de 6,6%, avec quelques différences entre le milieu urbain et le milieu rural , et la différence est nettement significative au niveau urbain.
L’enquête la plus récente, c’est celle l’enquête Maremar, qui a été réalisée en 2013 par les néphrologues avec le concours du ministère de la santé, de l’OMS et des universités Belge.
L’échantillon a concerné deux villes El Jadida et Khemissat, elle a c*ciblé la population entre 26 et 70 ans cela a donné un chiffre de 13, 8%.
Si on se reporte à un communiqué du ministère de la santé en date de 2014, celui estime que le nombre de diabétique au Maroc est de 1.700.000 diabétiques, que 540 .000 malades sont pris en charge gratuitement par les structures sanitaires du ministère de la santé, et que dans cette population 240.000 sont sous insuline.
Selon le rapport annuel global établi par l’ANAM au titre de l’année 2014, 49,3% des dépenses totales sont générées par les affections de longue durée (ALD) et le diabète représente 10,2% de ces dépenses.
Le diabète est la première affection de longue durée des assurés de la CNOPS et de la CNSS avec 40% des assurés CNOPS (soit un nombre de 55 085 ; rapport 2014) et 29% des assurés CNSS (soit un nombre de 60 013).
Le grand problème c’est le nombre de diabétiques (2 millions), qui est une estimation, et ce au moment ou pratiquement 50% des personnes ignorent qu’ils sont des diabétiques et ne seront dépistés que tardivement, c’est dire toute la problématique que pose aujourd’hui la prise en charge du diabète.
Des complications lourdes
Faute d’une politique de dépistage planifiée et d’une collecte précise des données, le diagnostic de diabète est en général fait à l’occasion de symptômes évocateurs dans 50% des cas, voire même à l’occasion de décompensations métaboliques aiguës, de complications cardiovasculaires (angine de poitrine, infarctus du myocarde, accidents vasculaire cérébral, hypertension artérielle) ou dégénératives (insuffisance rénale, rétinopathie diabétique, neuropathie et pied diabétique) dans plus de 25% des cas.
Au Maroc le diabète est la première cause de cécité, la première cause de l’insuffisance rénale chronique terminale et c’est la première cause des amputations des membres inférieurs.
Des complications lourdes, dramatiques, qui ont des répercutions sur le malade, sa famille et la communauté, sans oublier les couts inhérents a la prise en charge du diabète qui est une maladie chronique, pour laquelle les organismes de prévoyance sociale (CNOPS – CNSS), ainsi que le ministère de la santé consacrent chaque année plusieurs millions de DH pour la prise en charge des malades diabètes.
Quelles mesures prendre pour éviter le diabète ?
La lutte contre le diabète, ne saurait en aucun cas être seulement du ministère de la santé, des différentes associations auxquelles ils faut rendre hommage pour l’excellence des actions qui sont entreprises tout au long de l’année.
La lutte contre le diabète nécessite l’unité de tous les acteurs (familles, professionnels de santé, ONG, différents départements ministériels, les médias …) pour lutter contre le diabète mais aussi l’équilibre du diabète, par le biais de la disponibilité des différents traitements, le respect d’une alimentation saine et d’une activité physique régulière, autant de facteurs essentiels pour la gestion du diabète.
En effet on se doit tous de revoir nos modes de vie, notre alimentation, de privilégier nos anciennes et bonnes recettes a base d’huile d’olive, de faire de la marche, de monter les escaliers, d’éviter les aliments trop gras, trop sucrés, l’alcool, le tabac…
Informer et sensibiliser le plus grand nombre sur le diabète et ses complications, éduquer nos enfants dès leur jeune âge sur les bienfaits d’un mode de vie sain.
En adoptant une meilleure hygiène de vie, en chassant les kilos superflus, oublier les graisses saturées pour se mettre aux fibres, pratiquer sérieusement un sport, on peut alors réduire son risque de diabète. Et ça marche si l’on en croit l’étude menée par le très sérieux National Institute of Health qui a indiqué que 30 minutes d’exercice physique par jouir (marcher, par exemple) suffisent à diminuer de 58% le risque de développer la maladie.
Ouardirhi Abdelaziz