Al Bayane : Quel a été l’événement marquant de la semaine?
Farid Mezouar : La semaine dernière était riche en évènements mais j’opte pour la visite de la DG du FMI, Christine Lagarde au Maroc. Surtout, dans une déclaration à l’issue de ses entretiens avec le chef du gouvernement, la directrice du FMI s’est félicitée du programme des réformes engagées par le Maroc notamment dans le domaine économique. Elle a aussi précisé que le FMI soutient le Maroc dans ses réformes, vu les relations amicales et de partenariat, qui lient les deux parties. Ainsi, le FMI et le Maroc poursuivent leur chemin ensemble.
Quel est l’impact de cette coopération avec le FMI sur le marché financier?
L’appui et le satisfecit du FMI est un signal positif qui est intercepté par les autres institutions multilatérales comme la BAD, la Banque Mondiale ou la BERD. De même, les autres investisseurs sont rassurés sur la dette marocaine libellé en devises. Ceci permet au Trésor d’être à l’aise dans ses levées sur le marché domestique, d’où l’absence de la pression sur les taux d’intérêt. Pour le marché actions, c’est cette même confiance qui a amené la BERD à s’impliquer dans la promotion du marché marocain des capitaux, l’institution étant même prête à participer au capital de la société gestionnaire de la Bourse.
Pourquoi les liens solides avec le FMI sont souvent critiqués?
Tout d’abord, les réformes suggérées et conseillées par le FMI sont souvent d’orientation socio-libérale avec une politique de l’offre qui est promue dans le cadre de l’insertion des économies dans les échanges mondiaux. Ainsi, naturellement, tous ceux qui préfèrent une politique de la demande, sont opposés au FMI. Il en est de même pour ceux qui plaident pour une stratégie protectionniste dans le commerce extérieur. Par ailleurs, comme pour l’histoire du thermomètre et de la fièvre, le nom du FMI est souvent associé aux crises car comme en Grèce ou en Egypte, c’est cette institution qui est appelée à la rescousse en dernier ressort.