Par : Abdeslam Seddiki
Le compte à rebours pour l’organisation du Xème congrès du PPS a bel et bien commencé. A peine deux mois nous séparent de ce rendez-vous politique qui viendrait enrichir le «capital immatériel» accumulé par le parti au fil des décennies de présence sur le terrain, de sacrifices multiples et de luttes pour un Maroc nouveau, démocratique et prospère. Le cheminement suivi par le parti, du reste normal dans le processus historique, n’est pas un fleuve qui coule tranquillement. Loin s’en faut. Le parti, comme tout «être vivant» a connu des moments d’euphorie et des moments de repli en fonction des contextes.
Le congrès est justement une occasion idoine pour procéder à ce «check up» collectif afin de dresser l’état de santé du Parti et lui prescrire éventuellement des remèdes pour sa remise en forme en cas de défaillances. C’est la quintessence du document, plus précisément du projet de thèses, soumis aux militants pour le débat dans la perspective d’en faire une feuille de route pour la période quadriennale qui sépare les deux congrès.
Ce projet de thèses, dont l’élaboration s’est étalée sur une période de plus de deux mois avec l’organisation de tables rondes et de multiples rencontres, traite de six grandes questions agencées sous forme de chapitres et constituant une unité indivisible: le référentiel idéologique, le processus politique à l’œuvre, le programme économique et social, les questions sociétales et culturelles, la situation internationale, le parti et les questions organisationnelles. Pour ce faire, les rédacteurs des thèses ne sont pas partis du néant. Ils avaient derrière eux toute une littérature produite et accumulée par le parti des années durant. Ils avaient devant eux un horizon empreint de ferveur militante. C’est ce qui différencie la production intellectuelle d’un parti comme le PPS et un document concocté sur demande par un bureau d’études !! C’est une différence à la fois de style, de méthode et surtout de conviction.
On ne le dira jamais assez : le Parti n’est pas un simple regroupaient d’hommes et de femmes qui se rencontrent épisodiquement autour d’un verre… de thé. Le parti est la cristallisation d’un système de valeurs devant constituer le socle d’un projet de société auquel aspirent ses membres et pour lequel ils se déploient en permanence. Pas de parti sans idéologie propre, pas de parti sans identité, pas de parti sans perspectives et projet de société… En tout cas, telle est la conception et la philosophie qui ont prévalu à la constitution du PPS, continuateur, faut-il le rappeler, du PLS et du PCM. Mais loin de verser dans le dogmatisme et le prêt à porter, le PPS se veut un parti vivant qui tient compte de l’évolution du monde et du pays sans rien céder, aux principes fondateurs et aux valeurs basiques qui le distinguent des autres.
En un mot comme en mille, le PPS est un parti de gauche, progressiste, moderniste et par-dessus tout patriotique. Il le restera par la volonté de ses militants. Etant un parti socialiste (et non social-démocrate) il récuse la confusion des genres et croit fermement à l’avènement d’une société socialiste tant il est admis par tous que le capitalisme, fût-il à visage humain, ne saurait constituer plus qu’une étape historique. Car l’humanité aspire à vivre autrement : dans un cadre fraternel, plus de justice sociale, plus de liberté. Ce mode de vie et une telle organisation sociale ne relèvent pas de l’utopie et d’une simple vue de l’esprit. Le cours de l’histoire s’oriente bien dans cette direction et les réalisations dans un certain nombre de pays le démontrent concrètement. Personne ne peut changer le cours de l’Histoire. On peut tout au plus le retarder pour quelques années ou quelques décennies. C’est à quoi se déploient en permanence les néo-libéraux de tout acabit et les conservateurs de tous bords. Mais le changement est immuable. Si tel n’était pas le cas, l’esclavagisme ne serait pas aboli…
Cette tâche de conduire le changement espéré dans notre pays n’incombe pas au PPS à lui seul. Ce sont toutes les forces démocratiques et les mouvements sociaux conscients qui adhèrent aux mêmes valeurs qui sont appelés à s’unir dans l’action pour un Maroc plus fort, plus démocratique, et capable de trouver des solutions durables aux multiples problèmes dont pâtissent les masses laborieuses.