Nabil Benabdallah préside un grand meeting populaire à Marrakech

  • «La situation actuelle requiert un discours politique fort et transparent qui répond aux attentes des citoyens»
  • «Poursuivre les réformes démocratiques basées sur la justice sociale»
  • «Réconcilier les citoyens avec l’action politique et instaurer une culture de confiance»

«Le Parti du progrès et du socialisme (PPS)  s’engage à poursuivre le combat pour la mise en place des réformes,  en dépit des obstacles, afin de défendre les valeurs de la démocratie, du progrès et de la justice sociale», a souligné Mohamed Nabil Benabdallah, SG du Parti, samedi 6 octobre, à Marrakech.

Intervenant lors d’une rencontre de communication placée sous le thème «Les pré-requis d’un nouveau souffle démocratique» organisée par la section provinciale de la cité ocre, le leader du Parti du Livre, qui était accompagné d’une importante délégation du Bureau politique, s’est livré à un diagnostic de la situation politique et sociale, tout en dressant quelques pistes pour aller de l’avant et sortir de la crise actuelle.

Un Maroc à deux visages

Et l’orateur de faire les nuances. Certes, le Royaume a connu des avancées énormes dans plusieurs domaines, mais les phénomènes de l’exclusion, de la négligence et de la pauvreté, ou encore le chômage, persistent encore,  notamment dans les régions éloignées et dans le monde rural,  a-t-il martelé.

«Il s’agit plutôt d’un Maroc à deux visages, marqué par des disparités spatiales et territoriales énormes entre ses différentes  régions. Mais, sans sombrer dans une vision pessimiste, le PPS tient à appréhender la réalité sous un prisme positif tout en se dotant d’une approche objective», a-t-il déclaré avec insistance.  D’ailleurs, a-t-il ajouté, le PPS n’a pas ménagé d’efforts en inspirant toutes les expériences gouvernementales auxquelles il a pris part dans le but d’améliorer les conditions des Marocains. Point barre!

Comme quoi, il ne faut pas seulement se focaliser sur la moitié vide du verre étant donné qu’un travail colossal a été effectué dans plusieurs secteurs mais les outputs ont été en dessous des attentes, a-t-il déclaré, citant dans ce sens le nombre croissant de la déperdition scolaire ou le calvaire quotidien des ménages,  obligés à dépenser des sommes faramineuses pour assurer les charges scolaires de leurs enfants dans le secteur privé. Ce qui a fait entrer une large catégorie de la population  dans un processus de précarisation, a-t-il noté.

Faisant allusion à la ville de Marrakech, qui incarne le nouveau Maroc et lui procure une réputation à l’échelle mondiale, le SG du PPS a indiqué que cet espace urbain a connu  un véritable développement ces dernières décennies, notamment au niveau de l’infrastructure immobilière ou celui du renforcement des structures de la santé, telle la construction d’un CHU moderne.

Cependant, le hic ce sont beaucoup de familles qui n’ont pas accès à ces structures et se trouvant  à la merci des cliniques privées,  tout en étant contraintes à recourir aux agences de crédit pour subvenir à leurs besoins.

Attentes des citoyens

Il faut dire, selon le conférencier, que les disparités sociales ont engendré une image négative auprès des citoyens qui n’ont pas pu bénéficier des fruits du développement du pays.  D’ailleurs, les discours de SM le Roi Mohammed VI, lors des discours du 30 juillet ou celui du 20 août, on été on ne peut plus clairs, en mettant l’accent sur les défaillances et les limites du modèle de développement marocain.  Des discours encourageants qui témoignent de l’interactivité du pouvoir suprême du pays  avec l’ensemble des attentes d’une large catégorie du peuple marocain.

Un modèle de développement qui a creusé davantage les écarts entre les nantis et les classes défavorisées en ne profitant, en fin de compte, qu’à une certaine minorité, a-t-il laissé entendre.

Abordant dans le même ordre d’idées, le dirigeant du PPS a souligné que la raison recommande de se doter d’une approche d’écoute et de saisir les messages émanant de la population marocaine. En fait, ce qui s’est passé à El Hoceima , Jerrada,Tignghir, Salé, Zagoura, entre autres, relève des revendications qui ont un caractère social et traduisent un besoin fort chez les catégories défavorisées en quête, de plus en plus,  de dignité et de justice sociale, a-t-il affirmé.

Même constat en ce qui concerne de l’immigration clandestine qui a pris récemment une ampleur sans précédent et a provoqué un sentiment de confusion voire de perplexité auprès des citoyens. D’ailleurs, pour le conférencier, le PPS n’a cessé de sonner le tocsin pour corriger ces défaillances.

Mettre un terme à une telle situation, requiert un discours politique fort et transparent qui répond aux attentes des citoyens et des partis politiques forts qui jouissent de la crédibilité des citoyens et qui sont  voués à leur mission celle de l’encadrement des citoyens.

Tout en affichant son rejet concernant certains comportements contestataires portant atteinte aux symboles de la nation, le numéro un du PPS, a appelé à l’adoption d’une démarche compréhensive et sincère à l’égard des citoyens et traduire les paroles en actes. Le but escompté est celui de poursuivre les réformes démocratiques basées sur la justice sociale et bâtir une économie forte profitant à tous les citoyens sans exception. Pour ce faire, il est nécessaire de procéder par un aggiornamento où les partis politiques sont conviés à assumer pleinement leurs responsabilités, a-t-il noté.

Booster le processus de réforme

Le leader du PPS a souligné dans ce sens que son Parti  a toujours assumé ses responsabilités au sein de l’ensemble des gouvernements qui se sont succédé,  en restant fidele à ses orientations stratégiques  en vue de booster le processus des réformes à tous les niveaux et la consécration de la justice sociale. Autrement dit,  les portefeuilles ministériels importent peu pour le PPS, a-t-il confié.  Pour le dirigeant du  Parti du Livre,  la consécration des institutions fortes, conjuguées à une économie sociale et la défense des intérêts suprêmes de la nation et des classes défavorisées constituent sa raison d’existence. Et d’ajouter que le PPS lorsqu’il a intégré le gouvernement, il a été animé par une forte conviction, celle de faire aboutir le processus de réformes et avoir une position influente sur les décisions au sein de l’Exécutif au sein duquel il ne fait pas partie de ceux qui ont un pied dedans et un pied dehors.

Il est donc  temps d’agir pour réconcilier les citoyens avec l’action politique et instaurer par conséquent une culture de confiance, a appelé le SG du PPS.

Cela étant, la solution consiste à porter un discours convaincant par des acteurs politiques  et capables de combler le vide ponctuant le champ politique. Et  ce n’est pas tout. Il est indispensable que la prochaine loi des finances doive intégrer des mesures opérationnelles à même de traduire les attentes des citoyens, a insisté le chef de file du PPS.

De leur côté, les forces  politiques doivent faire preuve de sérieux et de clairvoyance et ce  loin des querelles futiles et qui ne servent en rien les attentes des citoyens. Car les défis du Maroc d’aujourd’hui sont énormes.

En d’autres termes, la réconciliation des citoyens avec l’action politique passe nécessairement par le renforcement du rôle  des partis politiques, censés de créer les conditions d’une action politique saine.   Des partis politiques  sérieux, dotés d’une légitimité historique, crédibles et porteurs de solutions alternatives.

Notons par ailleurs que ce meeting a connu une intervention de Abdelahad Fassi Fihri, ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville. Le dirigeant du PPS a appelé les membres du Parti à faire preuve d’optimisme et hausser le rythme de l’action militante en vue de réaliser les objectifs de développement économique et social fixés dans l’agenda du gouvernement ou celui du Parti.

«Le PPS est un  Parti de sérieux, animé par le  changement et doté d’une fibre réformatrice. Un Parti sociétal qui contribue au champ politique tout en ayant une vision positive et ce en se posant des questions relatives à la gouvernance et les alternatives dont disposent le gouvernement pour trouver des solutions aux problèmes actuels», a-t-il noté en substance.

Rappelons enfin que cette rencontre de communication a été modéré par Mohamed Amine El Amrani et Ahemed El Mansouri, secrétaire provincial du Parti à Marrakech.

Khalid Darfaf

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