Abdelahad Fassi Fihri: – Il n’y a pas de contradiction entre qualité et production du logement social
– le problème complexe des bidonvilles requiert un traitement prospectif
Tout en annonçant lors d’une conférence de presse, donnée vendredi 16 novembre à Rabat l’organisation de la 17e édition du Salon International du Bâtiment (SIB) du 21 au 25 novembre courant à Casablanca, le ministre de l’aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, Abdelahad Fassi Fihri, a indiqué qu’il n’y a pas de contradiction entre qualité et production du logement social, notant qu’il faut chercher maintenant à produire en quantité suffisante et à moindres coûts, mais de qualité meilleure.
Il a fait savoir à cette occasion que cette manifestation, placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi, est organisée par son département et l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE) à la Foire Internationale de Casablanca (FIC) sous le thème «Construire pour mieux vivre ensemble ».
Elle se tient dans un contexte particulier marqué par l’adoption des orientations pour la redynamisation du secteur de l’Habitat, présentées lors de la 2e session du Conseil National de l’Habitat (CNH). Les objectifs sont, entre autres, l’adéquation de l’offre à la demande dans le cadre d’une approche territoriale, l’accroissement de la performance des programmes de résorption du déficit en habitat, l’amélioration de la qualité, de la durabilité et de l’encadrement juridique et technique et la création d’un écosystème pour le secteur de l’habitat et de la construction.
Abordant le problème interminable des bidonvilles, il a estimé qu’il se situe au carrefour de toutes les questions sociales d’habitat.
Selon lui, le traitement d’un tel phénomène, qui n’arrête jamais de s’amplifier, malgré tous les efforts déployés et les progrès réalisés, requiert un traitement prospectif pour en extirper les origines.
Il ne s’agit pas d’un problème purement d’habitat, mais d’un phénomène qui tire sa complexité des sources qui l’alimentent (pauvreté, culture, exode rural, croissance démographique, mentalités etc…), a-t-il déclaré, rappelant que de grands efforts sont déployés par les autorités pour assurer aux bidonvillois de meilleures conditions d’habitat que la vie affreuse dans les baraques.
Quelque 32 milliards de dirhams ont été déjà dépensés dans cette bataille. 230.000 ménages, soit 1,5 million de citoyens, ont bénéficié des programmes de recasement.
Quant aux recensements effectués des habitants de ces bidonvilles, ils sont souvent dépassés par l’arrivée de nouvelles vagues de chercheurs de baraques (exode rural, pauvreté, chasseurs d’occasions à la veille de chaque opération de recasement), a-t-il dit, posant la question de savoir comment faire pour pouvoir remplir ce tonneau troué.
Abstraction faite de ces questions, l’on travaille sans relâche pour l’éradication des points durs extrêmement résistants notamment à Casablanca (36.000 baraques), Temara-Skhirat (25.000 baraques) et ailleurs, a-t-il fait savoir.
Pour ce qui est des logements sociaux à 250.000 DH, il a indiqué que leur production en grand nombre a en effet permis de résorber une grande partie du déficit qu’accusait le secteur. Le programme a également permis de disposer d’un secteur bien organisé et de professionnaliser les métiers qui en dépendent. Mais il n’a pas permis pour autant de satisfaire toutes les demandes, les classes moyennes basses et les pauvres en sont exclus. C’est pourquoi, il est peut être nécessaire de diversifier l’offre du programme pour atteindre les objectifs escomptés, a-t-il estimé.
Revenant au SIB, le ministre a rappelé que la 17e édition se tient sur une superficie totale de 20.000 m² et connaitra la présence de plus de 660 exposants ainsi que la participation d’une cinquantaine de pays étrangers. Le nombre prévisionnel de visiteurs attendus est de plus de 182 000.
L’évènement connaîtra la participation de la Côte d’Ivoire comme invité d’honneur, confortant ainsi l’intérêt qu’accorde le Maroc à la consolidation et au développement des relations dans le cadre de la coopération Sud-Su, notamment dans le secteur du bâtiment et de la construction. Les départements en charge du secteur de l’habitat dans les deux pays sont liés par un accord d’entente, a-t-il fait savoir.
Des conférences scientifiques destinées à l’ensemble des intervenants dans l’acte de construire seront animées par des experts et des professionnels en la matière et porteront essentiellement sur les axes : «construire responsable : entre les aspirations résidentielles, le patrimoine ancestral et les impératifs de la modernité» et «le cadre bâti et déterminants socioéconomiques d’un vivre ensemble: un écosystème orienté vers la convergence et l’action».
Cette édition sera par ailleurs couronnée par une cérémonie de remise des prix. En effet, pour la promotion de la qualité, la sécurité et la durabilité dans les constructions, deux catégories de prix seront décernés:
– la 1ère édition du Prix «Qualité Logement», organisée par le Ministère de l’aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, afin de primer les projets achevés d’habitat social à 250.000 DH intégrant des solutions techniques et des démarches qualité permettant d’améliorer le cadre de vie de leurs occupants.
– le trophée Qualité dédié aux projets labellisés «Iltizam».
A noter que depuis sa première édition en 1986, le SIB, organisé tous les deux ans, constitue une grande rencontre professionnelle d’échanges d’expériences et de partage de compétences entre les différents acteurs de l’habitat et de la construction et les professionnels du secteur (architectes, ingénieurs, industriels, promoteurs,…). Cet évènement n’a cessé de prendre de l’ampleur et de la crédibilité, se plaçant aujourd’hui au plus haut niveau des foires et exhibitions du pays, voire de la région.
Il a pour objectifs de créer un espace convivial de rencontre entre les professionnels et les acteurs nationaux et étrangers, intervenant dans le domaine du bâtiment, d’informer les professionnels et le public sur les actions du ministère, notamment en matière d’encadrement technique du secteur, de renforcement du rôle de l’innovation comme catalyseur de la promotion de la sécurité, de la qualité et de la durabilité dans le secteur de la construction, de facilitation de l’accès des consommateurs à des produits innovants et à des savoir-faire dans le domaine des nouvelles techniques et des procédés innovants de la construction , du renforcement et de la consolidation du partenariat national et international.
M’Barek Tafsi