C’est une nouvelle étude qui a été dévoilée la semaine dernière à Casablanca pour promouvoir le financement des start-up marocaine innovante et donc le capital-amorçage. L’initiative prise par l’AMIC (L’Association marocaine des investisseurs en capital) vient de présenter l’état des lieux du capital amorçage au Maroc. L’étude en question appelle à une série de recommandations pour booster et compléter les écosystèmes du capital-amorçage.
C’était dans les locaux de la confédération générale des entreprises du Maroc que l’AMIC a choisi de présenter l’étude du cabinet Grant Thornton sur le capital-amorçage au Maroc. Le financement de la start-up au Maroc a besoin d’être stimuler et adapter à la spécificité de ces structures.
L’étude fait état de plusieurs constats. Précisément 39 constats qui regroupent un bon nombre de volets qui composent l’écosystème capital-amorçage à savoir le volet juridique fiscal, financier, culturel, celui relatif au support et capital humain et un autre lié au marché.
L’analyse pointe ainsi du doigt la lourdeur et la complexité des démarches administratives et procédures judiciaires. De même qu’elle met l’accent sur les problèmes de financement des entreprises et des investissements et donc l’absence d’instruments financiers qui répondent aux besoins des entrepreneurs et investisseurs. Le constat renvoie aussi et surtout à la faible implication du secteur public dans le financement des strat-up et à l’absence des structures d’accompagnement. Le manque de mesures fiscales incitatives pour les projets en recherche & développement est également à l’ordre du jour. Ce n’est pas tout. Il est aussi constaté le manque de compétence businesse auprès des porteurs de projets et l’inadaptation des programmes scolaires aux besoins du marché et métiers de l’avenir.
Néanmoins, l’AMIC retient que globalement deux principales contraintes restent handicapantes pour les entrepreneurs. Il s’agit de l’inadéquation des formules de financement aux besoins des entreprises durant les différents cycles de développement et de l’absence d’encadrement.
Le diagnostic du secteur du capital-amorçage initié par l’AMIC en association avec la CGEM, le groupe CDG, la Banque Mondiale, le CIH Bank et le Technopark a permis de définir une feuille de route valable pour une durée de trois ans (2019/2021) et identifie les périmètres d’exécution de chaque membre de l’écosystème du capital-amorçage. Pour rappel ce genre d’étude a fait ses preuves par ailleurs dans les pays à niveau de développement similaires (Chili, Egypte, Tunisie, Kenya, Malaisie, Rwanda et Turquie).
Tout le monde s’accordent sur la nécessité d’élaborer une vision commune pour promouvoir l’innovation. D’adapter le système juridique et fisacal à la spécificité de la strat-up marocaine et aux investisseurs et de mettre en place les mesures et capacités d’accompagnement et de financement de l’écosystème. Il est aussi recommandé d’ouvrir les marchés publics aux strat-up et de mettre en place un marché financier approprié aux besoins des ces dernières. L’accompagnement à l’international n’est pas en reste.
Fairouz El Mouden
Amorçage/ Equity : Critères d’éligibilité
Les start-ups éligibles présentent les caractéristiques suivantes : Etre de droit marocain ; En cours de création ou créées depuis moins de 3 ans et présenter un projet innovant et viable quel que soit le secteur d’activité.
Par start-up innovante, il est entendu une entreprise à fort potentiel de croissance. C’est une entreprise en phase de création ou en post création.
La notion d’innovation est appréhendée dans son sens large. Elle correspond à la mise en œuvre d’un produit (bien ou service) ou d’un procédé nouveau ou amélioré, d’une nouvelle méthode de commercialisation ou d’une méthode organisationnelle. Ainsi, il peut s’agir d’une innovation proprement dite (création) ou innovation d’adaptation.
L’intervention, à travers les fonds, se fait sous forme d’apport en capitaux propres ou quasi capitaux propres (equity ou quasi-equity) avec des tickets moyens de l’ordre de 5 millions de DH.
Innov Risk : Quels sont les bénéficiaires ?
Entreprises en phase de création/démarrage ayant réussi une levée de fonds auprès d’investisseurs (fonds de capital risque, investisseurs providentiels…) et ayant un besoin de cash supplémentaire pour financer leurs besoins de trésorerie, des compléments d’investissements ou des frais de commercialisation de leurs produits.
Le financement est octroyé sous forme d’avance remboursable dont le montant est plafonné à 50% des apports des investisseurs externes (fonds de capital risque, investisseurs providentiels…) et sans dépasser 2.000.000 DH.