A l’entame de la seconde manche de son mandat, l’exécutif semble se désagréger et se désunir, ou tout au moins certains de ses «ténors». Couteaux étirés et propos aigris, ils ont plutôt l’impression que leur connexité, tant espérée, serait, à coup sûr, renvoyée finalement aux calendes grecques. Il serait donc bien évident que la hantise de l’échéancier électoral de 2021 plane déjà dans les airs.
La tête bien ailleurs, on prémédite la rixe autour des dossiers sensibles à éplucher et on ourdit l’affaiblissement des rangs à coups de bec. Par-ci, par-là, on étale ses tours de force, en mobilisant les foules, en interne et en externe. On rabâche des procès gratuits, au sein de la majorité rien que pour jouer le jeu de son parrain. Enfin, sur le perchoir, on se montre quasi incapable de réagir, de trancher et de s’acquitter entièrement de la mission que la Constitution lui assigne.
Hébété et perplexe, le peuple hallucine face à toutes ces déchéances qui rongent son quotidien. Le coût de la vie renchérit de plus belle. Le frais de la pompe flambe sans coup férir. L’inégalité spatiale et la disparité sociale gangrènent, à mesure que le contre-pouvoir fléchit dans la dispersion…Il est alors bien clair que la riposte politique, hardie et incisive, pour tous ces déficits, fait cruellement défaut. Nombre de projets qui moisissent dans les tiroirs se heurtent aux écueils des calculs réducteurs. On gère au jour le jour les affaires quotidiennes, sans nul fond politique, comme s’il s’agissait des intérimaires de transition.
Sans aucune vision unifiée et convergente, chaque département pagaie dans ses torrents tumultueux pour parvenir à bon port. Et pourtant on avait passé la charte dans la cohésion, s’était engagé pour s’atteler au service des causes suprêmes et avait réuni les conditions de succès pour cette nouvelle expérience de gouvernement, en dépit des diverses divergences.
Il ne fait donc pas de doute qu’on se trouve ainsi devant un vide politique, au niveau du sommet pyramidale, inapte et impuissant. En fait, quand le gouvernail accuse ses tares en tête et rumine la frousse dans le ventre, c’est tout le reste qui en pâtit en fin de compte. Bien entendu, on ne saurait mettre toutes les constituantes de cette entité dans le même panier. On appreciera bien évidemment, le sens du civisme, de savoir-faire et de courage dont font preuve certains éléments en poste y compris ceux qui ont été bizarrement remerciés.
Cependant, sans nullement verser dans le briselames, on exhortera la présente équipe disparate de se munir de bon sens et de responsabilité envers un peuple dont les attentes sont pressantes. L’actuel mandat n’est pas encore achevé et les futures élections c’est dans plus de deux ans. Alors, patience, chaque chose à son temps!