Voitures électriques: le Maroc se fixe un taux de 30% pour le parc public

Si le Maroc se proclame leader africain dans le domaine de l’automobile, son marché de la voiture électrique est quant à lui encore faible. Toutefois, le Royaume est déterminé à relancer  et dynamiser la production et l’utilisation de cette nouvelle niche écologique en cohérence avec sa politique environnementale.

Ainsi, pour verdir le parc automobile marocain et encourager le recours aux véhicules électriques, le Maroc veut passer à partir de cette année des milliers de commandes de voitures électriques et hybrides. Il fixe également l’objectif d’atteindre d’ici trois années un taux de 30% dans le parc automobile de l’administration publique. Aujourd’hui, le parc auto public est estimé à 118.000 unités, ce qui signifie qu’on parle d’un objectif d’au moins 35.400 voitures. Si cette décision a pour objectif d’honorer les engagements du Royaume sur le plan environnemental afin de réduire le taux de pollution de l’air, notamment dans les grandes agglomérations, les responsables comptent sur les commandes pour encourager une production locale des véhicules écologiques.

Avantages et Inconvénients

En effet, l’atout principal des voitures électriques s’appuie sur la nature écologique de son moteur. Tout d’abord, pas d’émission de matières polluantes (plus de rejet de CO2, plus d’utilisation d’huile de vidange ou de liquide de refroidissement qui étaient polluants). Cela évite par ailleurs une réduction des rendez-vous d’entretien du véhicule. La pollution sonore est aussi absente, car c’est la particularité du moteur électrique. Très adapté aux conditions de route de ville, le véhicule ne rejette aucun gaz dans les multiples arrêts et redémarrages.

La voiture électrique possède aussi de nombreuses contraintes, malheureusement. Un véhicule électrique ne peut être entièrement écologique que si l’énergie électrique qu’il consomme est produite à partir de centrales solaires,  hydrauliques ou éoliennes. Actuellement, le plus gros frein aux ventes de ce véhicule est le fait qu’il ne permet pas d’effectuer de longs trajets, à cause de sa faible autonomie et sa vitesse limitée.

Mesures incitatives

Si le Maroc souhaite commercialiser des voitures électriques à grande échelle, il doit impérativement implanter des bornes de recharge rapide dans toutes les villes. Conscient de cette donne, le Royaume vient de se doter de 15 nouvelles bornes de recharge pour véhicules électriques. Situées dans dix stations-service Total, elles sont disponibles sur l’axe autoroutier Tanger-Agadir ainsi que dans les villes d’Agadir, Marrakech, Casablanca, Rabat et Tanger. Précédemment, Vivo Energy Maroc, distributeur de carburant pour l’enseigne Shell, avait été le premier à installer des bornes dans les stations-service de cette même marque.

Celles-ci sont disponibles à Casablanca et bientôt sur l’axe Casablanca-Marrakech. Même son de cloche du côté de Schneider Electric, l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN) et  Autoroute du Maroc qui travaillent à la mise en place d’un réseau pilote de bornes de recharge de 37 stations au niveau des aires de repos et des stations Afriquia tous les 60 km sur l’axe autoroutier Tanger-Agadir.

Par ailleurs, le Maroc avait décidé d’exonérer dans le projet de loi de Finances 2017 les propriétaires des voitures hybrides ou électriques du paiement de la vignette. Depuis cette date, l’exonération est annuellement renouvelée. Il faut dire que les marques de voitures utilisent de plus en plus cet argument pour encourager les potentiels acquéreurs de faire le choix d’une voiture écologique.

Kaoutar Khennach

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