Pour cette semaine, nous allons revenir à Flm sur le cas de l’emprunt obligataire subordonné perpétuel avec mécanisme d’absorption de pertes et d’annulation de paiement des coupons, en rebondissant sur l’exemple récent d’Attijariwafa Bank.
En effet la banque a annoncé avoir clôturé avec succès une opération de ce type pour un montant de 1 milliard de DH. L’opération a été sur souscrite 1,64 fois avec une demande qui a émané exclusivement des OPCVM. Surtout, près de 85% des montants souscrits ont concerné la tranche à taux révisable annuellement.
En effet, cette levée constitue une opération win-win au niveau théorique. En particulier, l’obligation subordonnée perpétuelle avec mécanisme d’absorption de pertes et d’annulation de paiement des coupons, se distingue de l’obligation classique en raison, d’une part, du rang de créances contractuellement défini par la clause de subordination et, d’autre part, par sa durée indéterminée. Ainsi, l’obligation perpétuelle n’a pas de date d’échéance déterminée mais pourra être remboursée au gré de l’émetteur et après accord de Bank Al-Maghrib.
Surtout, l’investissement dans ce type d’obligations intègre des clauses de dépréciation du nominal des titres et d’annulation de paiement des intérêts. Ainsi, ces obligations sont classées parmi les fonds propres additionnels de catégorie 1.
De l’autre côté, pour l’investisseur, cet instrument est plus risqué qu’une obligation classique mais plus rémunérateur. Ainsi, des investisseurs qualifiés apprécient ces obligations perpétuelles car la prime de risque est intéressante (entre 230 points de base et 250 points de base) en plus de la possibilité d’adosser ces obligations perpétuelles à du passif de long-terme. De même, ces outils minimisent le risque de réinvestissement des tombées tout en dopant les performances. Enfin, le Trésor pourrait un jour penser à ce genre d’obligations avec des maturités de 50 ans ou plus.
Farid Mezouar
(Directeur de flm.ma)